En 2030, 28 000 personnes âgées de 60 ans et plus seraient en situation de dépendance en Guadeloupe, soit 8 000 personnes de plus qu’en 2017.
Les personnes de plus de 75 seraient les plus touchées par la dépendance sévère, 5 000 d’entre elles seraient concernées. Les femmes représenteraient deux tiers des personnes âgées dépendantes. À l’horizon 2030, la prise en charge des seniors en situation de dépendance nécessiterait 1 620 emplois de plus que les 5 071 emplois mobilisés en 2020. En 2030, un tiers de la population guadeloupéenne serait âgé de 60 ans et plus contre un quart en 2017. La Guadeloupe, comme la Martinique, fait face à un vieillissement marqué de sa population qui requiert des besoins accrus en matière d’infrastructures de santé, de formation et de logement.
Une population vieillissante
La décroissance démographique se confirme d’année en année. Entre 2007 et 2017, la Guadeloupe perd 9 400 habitants, soit une baisse annuelle moyenne de 0,2 %. La transition démographique s’opère avec un allongement de l’espérance de vie, une baisse du taux de fécondité et un déficit migratoire important. En 2017, le taux de fécondité en Guadeloupe est de 1,94 enfant par femme, ce qui contraste avec les familles nombreuses (6 enfants par femmes) qui caractérisaient les DOM dans les années 1950. Dans ces années, la natalité était soutenue, les jeunes adultes en âge de procréer étant nombreux. Par la suite, le déficit migratoire s’est installé pour les jeunes âgés de moins de 30 ans. Le manque de débouchés pour une jeunesse particulièrement touchée par le chômage et les départs pour la poursuite des études en France métropolitaine sont les principaux facteurs qui alimentent actuellement ce déficit. À partir de 35 ans, les retours dans la région natale augmentent avec l’âge, notamment ceux des femmes.
28 000 personnes âgées seraient en perte d’autonomie
Selon l’hypothèse d’une stabilité des taux de dépendance, le nombre de personnes dépendantes âgées de 60 ans et plus augmenterait de 35 % entre 2020 et 2030 en Guadeloupe. Il s’établirait à 28 000 et un senior sur cinq serait dépendant. La forte progression du nombre de seniors dépendants est une conséquence de l’augmentation globale du nombre de seniors. L’allongement de la durée de vie de la population s’explique notamment par des conditions de vie moins précaires et un meilleur accès aux soins que les précédentes générations.
Les femmes plus touchées
Au-delà de 60 ans, les femmes sont davantage exposées à la dépendance que les hommes, indépendamment de la structure de la population : 22 % des femmes sont en perte d’autonomie contre 17 % chez les hommes. Cela représente 13 000 femmes contre 7 800 hommes en 2020 et 17 700 contre 10 300 en 2030. Cette différence entre genres s’explique par l’espérance de vie plus importante des femmes : étant plus nombreuses que les hommes aux âges avancés elles sont par conséquent plus nombreuses de santé fragile et davantage victimes de handicaps que les hommes. Des pathologies très fréquentes dans la population âgée, telles que l’hypertension artérielle et le diabète, touchent davantage les femmes.
Source : Insee