À l’occasion de la sortie de son nouveau projet Flow Part.1 et de son concert live acoustique du 7 avril 2017 à la salle « Les étoiles » de Paris, le chanteur Lorenz nous a accordé une interview pleine de réalisme et de sincérité. 1ère partie de la rencontre.

GA : Nous avons lu dans une interview dans laquelle tu te livrais en toute honnêteté, que tu expliquais être assez timide et introverti. Pourtant quand on regarde tes vidéos, on ne se dit pas ça. Du coup, est ce que Lorenz est un alter ego ?

L : C’est exactement ça. Comme je dis souvent, si je n’avais pas fait de musique, je serais plus introverti. La musique, c’est une thérapie. Ça m’a permis de me révéler. Monter sur une scène, parler en public, toutes ces choses-là ne m’auraient jamais traversé l’esprit. Je suis plutôt très réservé. D’ailleurs, c’est à double tranchant parce que maintenant que je fais de la scène, la plupart des gens prennent ça pour de la prétention, de l’arrogance ou de la suffisance. Alors que ce n’est pas ça du tout.

Il y a une phrase qui m’a marqué : « On a qu’une seule fois l’occasion de faire bonne impression ».  Je pèse mes mots. La musique m’a permis de révéler tout ce qui était enfoui sous ma timidité et ma réserve.

GA : Quand tu as commencé la musique, tu expliquais que tu avais décidé « de tout faire toi-même ». Tu ne trouvais personne pour chanter sur tes compositions. Au final, tu es devenu un homme-orchestre, car tu travailles aussi sur le mastering et le mixage. Tu es aussi compositeur, interprète et tu passes maintenant derrière la caméra. Il faut avoir suffisamment de confiance en soi pour endosser toutes ces casquettes 

L : C’est par soucis de professionnalisme. Quand j’essaie de faire avancer Lorenz, je suis obligé de sur-jouer afin de me hisser au niveau des autres qui n’ont pas cette barrière-là. Je ne suis pas dans un rôle, c’est vraiment moi, je suis obligé de me faire violence. Sur les tournages de clips, tu es seul face à la caméra avec toute une équipe qui te fixe et tu dois faire comme si tout était naturel. C’est très difficile à faire. Quand on regarde mes premiers clips, on voit vraiment que je suis en train de faire quelque chose qui est contre-nature. Mais maintenant, je suis un peu plus à l’aise parce que ça fait partie du métier. C’est devenu une partie intégrante de ma personnalité, mais c’est vrai qu’il y a du chemin parcouru.

Je ne voulais même pas que mes parents m’entendent chanter. J’attendais qu’il n’y ait personne chez moi pour pouvoir m’entraîner. Cela m’a tout de même desservi auparavant, car la musique est un milieu qui peut t’être profitable quand on a le contact facile.

GA : Tu as un large public féminin, est-ce que la femme antillaise t’inspire ?

L : Bien sûr. Quand je regarde les filles de chez-moi c’est à cet instant que mon cœur bat le plus fort. C’est toujours une source d’inspiration, je vois comment elles évoluent , comment elles prennent leur place dans la société. Franchement entre la génération de ma grand-mère et celle d’aujourd’hui, il y a plusieurs mondes, ça n’a rien à voir.

Nous sommes nous les hommes, les premiers observateurs de ce changement et il faut en prendre compte. Ce n’est pas à moi d’en juger, dire si c’est mal ou bon. Je sais ce que j’aime, je sais ce que je n’aime pas et je sais ce que je préfère voir. Mais Je prends acte du fait que la société change. Les femmes antillaises changent et c’est tout à leur honneur. Elles prennent leur place de toute façon.

GA : Quelle est ta vision de la femme antillaise, qu’est-ce qui la caractérise ?

L : Le premier mot qui me vient, c’est le mot « mélange ». La femme antillaise, c’est le fruit d’un melting-pot qui a eu lieu depuis des générations. Pour moi, plus on se mélange et plus on s’enrichit.

GA : Est-ce que tu trouves que les femmes antillaises gardent cette place de « potomitan » ?

L : C’est triste à dire, mais pour moi si la situation dégénère autant aux Antilles, c’est à cause de l’éclatement des structures familiales. Il n’y a plus la même solidarité qu’avant où tu avais une tante qui s’occupait de toi. Je n’ai qu’une trentaine d’années, mais entre ma génération et celle de maintenant, ça n’a rien à voir. On se rapproche de plus en plus de l’égalité homme-femme parce que maintenant elles ont le choix. Il y a beaucoup plus de femmes qui refusent les maris infidèles, d’être soumises, tout ce que nos grands-mères acceptaient malheureusement.

Nouveau single Pa chèché extrait de Flow Part.1

GA : Qu’est-ce qui influence et inspire ta manière d’écrire ?

L : Je ne m’inspire pas beaucoup de ce que je vis. Lorenz, c’est un personnage. Ce qui m’intéresse surtout quand j’écris une chanson, c’est un petit côté en décalage avec ce qu’on a l’habitude d’entendre. Je ne suis pas trop dans l’émotion. Je me définis plutôt comme quelqu’un qui fait de la musique pour « s’enjailler », pour passer un bon moment. Je ne raconte pas des histoires tristes pour toucher le cœur des gens. Je sais que c’est quelque chose que l’on peut me reprocher parfois parce que je fais des chansons un peu légères. Je suis plus dans le ressenti, le groove, le feeling que dans l’émotion pure.

Je fais du zouk donc ça va forcément tourner un peu autour de l’amour, mais je vais essayer dans le futur de prendre des axes différents et originaux.

Les compliments qui me font plaisir viennent des gens qui n’écoutent pas ou plus  du tout de zouk. Ils me disent : « je kiffe ce que tu fais parce que c’est différent, tu as une autre vision ». Ce genre de compliments me touche et c’est mon objectif ultime : réussir à me sortir du lot.

Retrouvez le mercredi 5 avril la seconde et dernière partie de l’interview.

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