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Regard sur le service à la personne et son rapport à nos familles.

L’être est une matière qui s’effrite avec le temps. Il ne peut être maintenu avec une prothèse, mais plutôt avec la main d’un Homme. Depuis deux ans, le nombre d’organismes recensés comme intervenant de Services à la Personne (OSP) s’établit à 281 organismes en Guadeloupe et Îles du Nord.

Une société guadeloupéenne en pleine mutation

La famille que nous connaissions à changer. On ne s’occupe plus comme autrefois de nos aînés jusqu’à la fin de vie, cela ne parait plus comme une évidence, on fait appel à un prestataire qui prend en charge ce rôle.

L’analyse du sociologue Franck Garain pour l’organisation Alias Outremer nous éclaire sur le sujet : « On constate un changement profond dans la société guadeloupéenne à partir des années 60. Ce phénomène s’est amplifié pendant les années 80 ».

En temps longtemps“ comme diraient les anciens, les solidarités étaient « spontanées » organisé en réseau, celle-ci « s’imposait d’elle-même », c’était directement lié au fait que notre « société sortait de la plantation ». Nous n’avions pas besoin de payer quelqu’un pour : « Faire les courses, aider la famille ou rester avec une personne âgée, c’était le rôle d’un enfant ».

Il poursuit « il y a deux choses qui affectent la Guadeloupe : le choc démographique, une population qui vieillît énormément […] et l’autre aspect, c’est l’entrée mal maîtrisée dans la mondialisation. Selon le sociologue, cela donne naissance à des comportements ou les gens deviennent exagérément centrés sur eux même. Les familles se rétrécissent également « on est pratiquement condamné à vivre seul ».

Il n’est pas évident de s’occuper de ses proches âgés ou dépendants en permanence. La personne aidée reste un membre de la famille. Franck Garain conclut son raisonnement en affirmant qu’il ne faut pas nous effacer face à cette responsabilité et se « décharger » en considérant cela comme un simple service rémunéré qui doit être accompli par le professionnel.

Une vocation difficile

L’employé au sein de la famille se doit d’être discret, respectueux et susciter la confiance. C’est un métier à « aux risques et peut rémunérateur ». Le professionnel absorbe constamment « des charges émotionnelles positives ou négatives de la part des familles » et les siennes.

Ils arrivent qu’ils doivent « combler les vides laissés par la solitude », « les pouvoirs publics pourraient orienter d’avantage les financements vers ce secteur ». Car ces métiers demandent « une grosse dépense d’énergie mentale et physique ». Ce que nous considérions comme un banal job se professionnalise l’aidant familial peut affiner son savoir-faire dans les centres de formation.

La solidarité, la chaleur reste des valeurs intrinsèques à la société guadeloupéenne et c’est ainsi que nous devons la maintenir.

Source : guadeloupe.dieccte.gouv.fr, aliasoutremer.org

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