Le nombre de jeunes guadeloupéens quittant l’archipel est en augmentation

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Dans une récente étude de l’Insee, nous apprenons que 37 % des habitants des Antilles-Guyane âgés de 15 à 64 ans vivent hors de leur région d’origine, un chiffre en augmentation par rapport à 1990, année d’une précédente étude de ce genre.

Les Antillo-Guyanais quittent davantage leur région de naissance, particulièrement les jeunes entre 18 et 29 ans. Faire des études est l’un des premiers motifs, principalement après le baccalauréat : si l’offre universitaire s’est en effet développée durant ces dernières années dans les DOM, elle reste toutefois limitée pour de nombreux jeunes qui s’inscrivent alors dans des universités et des écoles en France continentale notamment.

Pauvreté

Ainsi, 44 % des jeunes des Antilles et 37% de ceux de Guyane partent entre 21 et 29 ans : les taux de chômage et de pauvreté sont en effet trois fois plus élevés pour cette tranche d’âge outre-mer qu’en France. Pour cette raison, six jeunes Guadeloupéens sur dix veulent quitter leur région d’origine.

Chômage

Le second motif du départ est la recherche d’un emploi : 70 % des jeunes Guadeloupéens de 21 à 29 ans sont en effet en emploi quand ils vivent hors de leur territoire d’origine. Quand ils sont diplômés, les proportions sont encore plus importantes : 83 % des jeunes Antillo-Guyanais sont embauchés quand ils sont hors de leur territoire d’origine, contre 73 % quand ils vivent dans leur région d’origine ou y sont revenus. La difficulté d’embauche est renforcée sur place ou à l’extérieur par l’illettrisme : 30 % des jeunes aux Antilles et 55 % en Guyane.

Le retour au pays

Les retours se situent en général vers l’âge de 30 ans, voire un peu plus tôt pour les filles. L’étude montre en effet que vers 35 ans, le nombre d’originaires des Antilles-Guyane vivant hors de leur territoire d’origine diminue de manière sensible. Si les filles partent autant que les garçons, elles reviennent plus tôt : ce sont souvent elles qui aident leurs proches âgés.

Autre mise en lumière de cette étude : si les jeunes originaires de l’outre-mer vivant à l’extérieur sont plus diplômés que ceux restés au pays, ils le sont cependant moins que ceux originaires des provinces françaises. Enfin, l’étude de l’Insee met en lumière qu’aujourd’hui, 16 % des jeunes Guadeloupéens âgés de 15 à 34 ans ont vécu au moins six mois hors de leur île, une tendance haussière.