Guadeloupe une agriculture harmonieuse et spécifique

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La Guadeloupe étant un archipel, les spécificités de ses régions ont nécessité la création d’une agriculture adaptée à l’environnement. Ces caractéristiques ont permis par exemple l’apparition de moyen de transport inscrit au patrimoine comme le « cabrouets ». La maîtrise de ces particularités contribue à l’apport d’innovation économique tel que l’agrotourisme.

Les cultivateurs guadeloupéens ont un respect profond et une passion débordante pour leurs exploitations, mais avant tout pour la terre. En échangeant avec eux sur les marchés ou sur leur lieu de travail vous découvrirez des hommes et des femmes se définissant comme appartenant à cette richesse que nous foulons tous les jours.

Grande-Terre, Basse-Terre, terre de contrastes

Basse-Terre

La région est montagneuse et en grande partie couverte par des forêts luxuriantes. Les surfaces consacrées à l’agriculture se situent entre l’océan et les flancs de la chaîne volcanique. On distingue la côte au vent, humide et aux sols volcaniques très fertiles. On retrouve dans la zone de vastes exploitations dédiées à la banane et à la canne pour le sucre et le rhum. Le maraîchage et l’horticulture sont aussi pratiqués. La côte sous le vent (à l’ouest), souvent abrupte et moins arrosée dispose de surfaces agricoles plus réduites. L’exploitation du sol est tournée vers des productions plus traditionnelles comme le café, le cacao, la vanille et plus récemment l’agrotourismeLe nord de la Basse-Terre est resté très agricole et la canne à sucre y prédomine en association avec l’élevage.

Grande-Terre

Une agriculture spécifique

La formation géologique est très différente, avec des sols d’origine corallienne, très argileux. La période de sécheresse y est plus rude. Le territoire est historiquement tourné vers la canne à sucre, avec de fortes richesses saccharines. Le sucre est fabriqué par la seule sucrerie (Gardel) de Guadeloupe « continentale », sur la commune du Moule. La fabrication du rhum y trouve sa place égalementLa zone des Grands Fonds est très vallonnée par de multiples mornes. La partie sud est clairement tournée vers l’activité touristique balnéaire. En revanche, dans le nord-est, de nombreuses exploitations se sont tournées vers le maraîchage et le melon de contre-saison. On pourrait considérer la région comme le potager de la Guadeloupe.

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Élevage bovin

Comme en Basse-Terre, le voyageur sera susceptible de croiser aux aurores le propriétaire du cheptel en plein labeur. Car il est de tradition de se lever tôt quand on est agriculteur ou quand on vit aux Antilles. De nombreux bovins de race créole pour la plupart, paissant tranquillement dans les verts pâturages et au bord des routes selon la technique traditionnelle de l’élevage au piquet ou « piket a bef ». Si vous souhaitez en apprendre plus sur le métier, n’hésitez pas à lancer un « bel bonjou » pour enclencher la discussion.

Patrimoine et identité

Si les Saintes, tournées vers le tourisme ou la Désirade, axée vers la pêche, sont peu agricoles, il n’en est pas de même de Marie-Galante l’authentique. On dit souvent que pour redécouvrir la Guadeloupe d’antan, il faut s’y rendre. On y cultive la canne à sucre, en association avec l’élevage bovin et porcin. Les méthodes d’exploitation sont restées très familiales voir traditionnel. Les Marie-galantais sont très soucieux de préserver l’essence même de leur identité. L’héritage patrimonial y trouve parfaitement sa place avec les fameux « Kabwè »ou « cabrouets ». Ces charrettes à bœufs utilisées aujourd’hui pour des courses de « bœufs tirants » furent par le passé un moyen de transport pour conduire la canne vers la sucrerie ou les trois distilleries agricoles de l’île. Des institutions reconnues pour la qualité de leurs rhums.

 Sources : Île Marie-Galante, Les îles de Guadeloupe, agriculture.gouv.fr