Des chercheurs britanniques vont relâcher plus de 700 millions de moustiques génétiquement modifiés en Floride en 2021. La région est située à plus de 2000 km de l’archipel guadeloupéen. L’objectif annoncé est d’endiguer la prolifération du chikungunya, du zika et de la dengue. On doit ce projet à Oxitec, une entreprise de biotechnologie située dans le sud de l’Angleterre.
Le laboratoire est né dans les couloirs de l’Université d’Oxford. Les moustiques transgéniques développés comme outil de lutte vectorielle contre la dengue sont le produit phare de l’entreprise. Les essais sur le terrain se sont pourtant avérés être des échecs retentissants partout où il a été testé. C’est ce qu’affirme le site Info OGM ou encore le magazine scientifique La Recherche.
Des échecs à répétitions
Dans la région de Jacobina, dans l’État de Bahia, au Brésil, entre 2013 et 2015 la société britannique a lâché des insectes génétiquement modifiés ce qui a altéré le patrimoine génétique des moustiques locaux. C’est ce que révèle une étude publiée par des chercheurs indépendants en 2019.
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L’étude propose deux explications
Le rapport décrypté par la revue L’Express fait état de deux hypothèses pour expliquer le phénomène : la première est que les femelles sauvages ne s’accoupleraient plus autant avec les moustiques modifiés. La deuxième est que les progénitures qui ne sont pas mortes ont transmis une partie de leur génome modifié à leur descendance, formant des lignées hybrides plus résistantes. Pour l’instant, les gènes transmis par les moustiques génétiquement modifiés ne semblent poser aucun risque sanitaire pour l’homme. Cet échec ne manque pas de soulever des questions sur l’efficacité de la méthode et sa potentielle dangerosité.
Des conséquences sur l’être humain ?
En 2017, au Burkina Faso, un premier lâcher de moustiques génétiquement modifiés avait créé la polémique pour le programme Target Malaria financé par fondation Bill et Melinda Gates. Interrogé par nos confrères du Monde Ali Tapsoba, le porte-parole du Collectif citoyen pour l’agroécologie déclarait avec une grande inquiétude « on prend les Burkinabés pour des cobayes humains, ces moustiques mutants pourraient transmettre d’autres maladies et développer des résistances, et puis la réduction drastique de cette espèce, qui est un maillon de la chaîne animale, créera un vide écologique. Il y a trop de risques et les dégâts seront irréversibles ! ».
Sur cet aspect préoccupant, Oxitec se veut claire pour apaiser les craintes. Elle indique avoir déployé dans la nature plus d’un milliard de moustiques transgéniques pendant plusieurs années, sans déceler d’effet inquiétant. Le fondateur de l’organisme de biotechnologique Luke Alphey est conscient qu’il faudra convaincre les sceptiques pour que la stérilisation par modification génétique devienne une arme de santé publique importante.
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