Plus de maux que d’eau dans les robinets guadeloupéens

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Le lundi 24 septembre, l’État, la Région et le Département ont signé une convention d’engagements mutuels pour une sortie durable de la crise de l’eau en Guadeloupe à la préfecture de Basse-Terre.

La signature par l’État, la Région, le Département de la convention pour une sortie durable de la crise de l’eau en Guadeloupe a deux objectifs :

  • Faire cesser les tours d’eau dans les meilleurs délais,
  • Permettre la restauration d’une gestion durable et transparente des services d’eau sur l’archipel.

Panorama de la crise

La crise de l'eau est un fléau aux Antilles.

La Guadeloupe connaît une grave crise de l’alimentation en eau potable, avec la multiplication des tours d’eau et coupures et cela depuis plusieurs années. Cette crise n’est pas le fruit d’une insuffisance de la ressource en eau, mais la conséquence d’une accumulation de difficultés dont les principales sont les suivantes :

  • un réseau de distribution vétuste et mal entretenu, sans schéma d’ensemble, avec des pertes sur réseau de 60 % en moyenne,
  • un déficit de connaissance du patrimoine qui nuit à toute programmation pertinente des interventions courantes d’une part, des investissements de moyen et long terme d’autre part,
  • une répartition du patrimoine entre le SIAEAG et ses anciens membres non réalisée à ce jour,
  • des budgets des services d’eau et d’assainissement exsangues, supportant des charges élevées sans disposer de recettes optimisées,
  • une organisation des compétences en matière d’eau ne répondant ni à une logique hydraulique ni à une logique d’exploitation.

Relire l’article Eau potable des promesses depuis 30 ans

Retrouver le dialogue et la confiance

Les Guadeloupéens subissent et ne supportent plus la situation. Après plusieurs années d’immobilité, l’État, la Région et le Département souhaitent enfin s’engager à contribuer au rétablissement de la confiance des usagers en apportant une information qui se veut « rigoureuse, transparente et accessible sur l’état des secteurs de l’eau et de l’assainissement en Guadeloupe » pour cette nouvelle convention.

Constaté par les acteurs du dossier « les outils et les moyens ne manquent pas pour enrayer la crise de l’eau en Guadeloupe. L’enjeu alors n’est pas d’en créer de nouveaux, mais de mettre en cohérence l’ensemble de ces outils », à partir d’une stratégie partagée, concrète et surtout réalisable. Outre les mots des autorités en charge de la crise et l’air expulsé du robinet, la population n’a de cesse de demander et d’attendre de véritables résultats.