PEGI 18 – Dans South Park : l’Annale du destin, « le nouveau », le Coon et sa Bande, et les Potes de la Liberté sont de retour… et ils doivent sauver South Park. Toujours doté de son incroyable / honteux pouvoir, et armé de son précieux téléphone portable et des réseaux sociaux, le taciturne héro, va devoir en découdre avec toute la ville pour lui éviter une inimaginable catastrophe. Si vous n’aimez pas la série, nous vous recommandons de passer votre chemin !
Un démarrage chaotique
Sorti le 24 avril dernier sur Nintendo Switch, South Park : l’Annale du Destin était déjà paru auparavant sur PC, Playstation 4 et Xbox One en fin d’année 2017. Le jeu avait bénéficié du succès d’une campagne marketing efficace et du soutien indéfectible d’une communauté de fans fidèles, malgré les retards de livraison. En dépit de cela, le jeu a fait des mécontents dès sa sortie, surtout auprès de son public français cible : les fans. Un mécontentement compréhensible puisque South Park: l’Annale du Destin n’a pas bénéficié du doublage français officiel. Un aspect qui peut sembler anecdotique à ceux qui ne suivent pas la série mais qui a suffi à dégoûter les aficionados les plus fidèles. Une déception d’autant plus grande que le public français est au final le seul à ne pas avoir eu droit au doublage des comédiens historiques officiels de la série !
Il faut dire aussi, que l’Annale du Destin profitait de l’auréole du grand succès critique du précédent opus, développé par Obsidian Entertainment : Le Bâton de la Vérité, qui a fait presque l’unanimité auprès des fans. L’Annale du Destin de son côté, est loin du succès critique de son prédécesseur. Le changement de crémerie entre les deux jeux (l’Annale du Destin est 100% Ubisoft) n’a apparemment pas été sans conséquences… South Park : l’Annale du destin est bien moins satisfaisant et propose un contenu moins riche que le premier jeu.
Passer au delà… de beaucoup de choses ?
Soyons clairs, les adeptes de la série ne pourront pas supporter le mauvais doublage. Seule option pour pouvoir profiter du jeu sans se vriller les oreilles, choisir la version anglaise sous-titrée pour avoir les voix originales. Autre difficulté à surmonter (plus facilement en anglais car on peut au moins échapper aux traductions) les running jokes très lourdes qui gangrènent le début du jeu. Vous finirez cependant par vous y habituer une fois emporté par l’action du scénario. Dernier point noir non négligeable : deux énormes bugs de chargement infini qu’Ubisoft n’a toujours pas solutionné et qui devront être réglés par mise à jour (n’hésitez pas à aller gueuler au service client). Le premier bloque une mission entière (celle de l’opérateur téléphonique), et vous empêchera de gagner un personnage. Le second, vous empêchera de retourner au laboratoire scientifique après l’avoir terminé. Ça fait beaucoup vous trouvez ? Nous aussi.
Si vous pensez pouvoir passer outre tout cela, l’aventure n’attend plus que vous.
Le nouveau a encore du boulot
South Park : l’Annale du Destin est la suite directe de l’opus précédent : le Bâton de la Vérité. La planète a été sauvée, vous avez été sacré roi mais Cartman en a soudainement marre de jouer aux mages et aux elfes et décide de tout chambouler, et d’entraîner de force ses amis dans un nouveau jeu. Déguisé en Coon, il pousse tout le monde à le suivre dans un jeu de super héros. Déchu de votre trône de roi, vous devez alors rejoindre le groupe de Coon et sa bande, sous l’autorité absolue de Cartman bien sûr. L’heure est (déjà) grave : des chats disparaissent dans la ville, et tout semble désigner le professeur Chaos (Butters) comme fomenteur de cet ignoble complot.
Votre première mission consistera donc à retrouver l’un de ces chats, « Sacripan », pour décrocher la prime de 100$ offerte en récompense, et aider Cartman a lancer sa la franchise Coon & Friends pour laquelle il a déjà prévu toute une série de films, sur le modèle de Marvel. Bien sûr, vos adversaires les potes de la liberté, ont aussi le même objectif et comptent aussi sur cette prime pour lancer également leur franchise inspirée de DC Comics.
La bande du Coon est au complet et vous pourrez bénéficier de l’appui du Moustique (Clyde), de l’Homme Cerf-Volant (Kyle), de Super Craig, de Quickie (Jimmy) et de Capitaine diabète (Scott). Côté Potes de la Liberté, vous retrouverez le Professeur Thimothy (Timmy), Boîte à Outils (Stan), Tupperware (Token), Mysterion (Kenny), et Wonder Tweek. Vous pourrez aussi décider de vous allier à la rabatteuse (Wendy) qui fait cavalier seule parce qu’elle est… une fille ! Si votre personnage est lui-même une fille vous aurez droit à des échanges comiques avec les membres des deux bandes.
Pour mener à bien cette mission, il faudra, en plus de latter vos ennemis, vous servir du réseau social Coonstagram et faire des selfies avec tous les habitants de la ville pour augmenter votre popularité et votre puissance. Vous bénéficierez aussi de l’appui de vos « amis » – pas toujours très reconnaissants – si vous parvenez à leur rendre service.
Le scénario est digne de la franchise, et les personnages fidèles à eux-même. Vous retrouverez avec plaisir de nombreux éléments des dernières saisons, même si certains restent de simples clins d’œil. Malgré certains (trop) mauvais gags, et quelques éléments fortement discutables, le jeu est tout à fait amusant, et les rebondissements de scénario totalement loufoques. Au final, la promesse de base est respectée : vous jouez à nouveau à un long épisode inédit de South Park.
Toujours un RPG, mais avec des techniques de combat améliorées
Bien que le Bâton de la Vérité reste à nos yeux très réussi, il souffrait d’un mode de jeu très répétitif. Un défaut que l’Annale du Destin a voulu contourner assez efficacement en permettant de cumuler plusieurs types de héros et de personnaliser les attaques et pouvoirs que vous souhaitez utiliser. On peut donc panacher son éventail et changer autant qu’on le souhaite de types de héros et réorganiser à volonté ses talents. Vous pourrez aussi modifier l’ADN de votre personnage grâce à des éléments trouvés ou fabriqués par vos soins. Le PC Principal agrémentera par surprise vos affrontements en vous sommant de corriger ceux qui commettent des micro agressions en tenant des propos racistes ou sexistes en plein combat, musclez votre pouce droit ! Le mode d’affrontement reste le même, vous vous déplacez sur des cases et attaquez ou aidez ceux qui se trouvent dans votre zone d’action. Certaines zones peuvent s’étendre à l’horizontal, à la verticale ou à la diagonale, vous ne pourrez cependant pas attaquer dans n’importe quel direction, et c’est un peu frustrant !
Un univers graphiquement fidèle et impeccable
Graphiquement South Park : l’Annale du Destin est une belle réussite. La ville de South Park a été fidèlement reproduite. Vous pourrez de nouveau explorer les maisons de vos personnages préférés et fouiller leurs placards plein d’objets vus dans la série. Les personnages quant à eux sont aussi bien faits que dans la série tant en termes de dessin que de gestuelle . Mention spéciale pour les effets de lumière soignés qui ajoutent au plaisir visuel, ainsi qu’aux cinématiques d’attaques spéciales qui s’inspirent du cinéma. Le rendu est assez éclatant et ne souffre d’aucun problème de contraste, même la nuit.
Des DLC (in)dispensables ?
La sortie sur Nintendo Switch ajoute au jeu trois DLC de quêtes, dont deux disponibles dès la sortie :
- Le deck du danger : des batailles holographiques dans le QG des Potes de la Liberté.
- Une nuit à Casa Bonita : une mission à la Casa Bonita avec des mini-jeux
- Tout Croustillant : un DLC sortira au cours de l’année et ajoutera une classe de super héro au jeu.
Ces quêtes annexes ne sont absolument pas indispensables pour profiter pleinement du jeu, elles augmentent cependant un peu sa durée de vie et agrémentent son contenu qui reste peu fourni. Les fans auront du mal à résister à l’appel de la Casa Bonita, qui reste le DLC le plus cool des deux déjà sortis.
Un season pass est bien sûr proposé à la vente. Il est pour le moment moins intéressant que l’achat des deux quêtes séparément, même si il permet d’obtenir les DLC d’items dont on peut aisément se passer. Reste à connaître le prix du dernier DLC avant de se lancer dans l’achat de ce dernier.
Bilan : faut-il y jouer ?
- Si vous n’êtes pas fan de la série mais que vous souhaitez essayer un premier jeu South Park, tentez plutôt le Baton de la Vérité. Et faîtes quelques parties de Phone Destroyer.
- Si vous êtes fans et que vous avez déjà joué au premier opus, assurez-vous de pouvoir surmonter les tares du jeu avant de vous lancer.
- Si vous êtes un fan invétéré et que rien ne peut vous faire manquer un jeu South Park, ou que vous êtes suffisamment hédoniste pour profiter du jeu sans vous offusquer de ses défauts (voire les deux) lancez-vous !!
Sources
- 25 heures de jeu
- Site officiel de Nintendo
- Site officiel d’Ubisoft