PEGI 12 – Entrez dans la peau d’un messie persécuté, dans un monde où l’histoire a été si bien réécrite que personne ou presque ne sait qu’il est là pour sauver le monde. Avec vos fidèles camarades, lancez-vous dans une quête épique pour délivrer Elréa des ténèbres, seuls et contre tous. Retrouvez l’univers de maître Toriyama (Dragon Ball), entraîné par la virtuosité de l’orchestre symphonique métropolitain de Tokyo dans ce JRPG ambitieux signé Square Enix.
Une version différente de l’originale
Une sortie très décalée par rapport au Japon
Dragon Quest XI : Les combattants de la destinée est sorti en juillet 2017 au Japon (titre original : ドラゴンクエストXI 過ぎ去りし時を求めて, Doragon Kuesuto Irebun: Sugisarishi toki o motomete), et n’est arrivé chez nous que le 4 septembre de cette année. Une attente justifiée, entre autres, par de nombreux ajouts et modifications entre les versions. Les joueurs peuvent ainsi augmenter le niveau des créatures ennemies pour rendre les combats plus complexes. La vitesse de déplacement du héro a aussi été accélérée, permettant de résoudre le problème de rythme du jeu et de laisser les joueurs esquiver plus facilement les affontements qu’ils ne veulent pas mener. La navigation des menus (très denses) a été également revue pour plus de simplicité. Enfin, un doublage soigné en anglais a été inclus, une sacrée plus-value qui ravira vos oreilles, avec une mention spéciale pour la diversité des accents.
Une franchise réputée pour sa difficulté, edulcorée pour les néophytes
Les fans de la série l’ont déploré, Dragon Quest XI est bien plus accessible que ses ancêtres. Une évolution commune à beaucoup de séries fleuves du genre. Souvent très prisées au Japon et taillées pour ce public, elles font l’objet d’une refonte pour faciliter leur pénétration sur le marché occidental, et aussi élargir leur audience en abaissant le niveau de difficulté.
Toujours quelques local jokes difficiles à internationaliser
Dragon Quest XI – Les Combattants de la destinée n’en reste pas moins un jeu façonné pour le public japonais avant tout. En plus de regorger de références et de clins d’œils qui s’appréhendent plus facilement quand on est imprégnés de la culture, il traîne aussi quelques casseroles un peu grivoises dont beaucoup de japonais sont friands.
Le personnage extrêmement caricatural de Sylvando, l’escrimeur fantasque ultra-maniéré, a de quoi faire grincer les dents. Les massages érotiques Puff-Puff que l’ont doit à Dragon Ball, bien connus de la série Dragon Quest sont aussi de retour avec un trophée à la clé.
Un jeu dense et soigné
Des graphismes de toute beauté pour un rendu bluffant
Dragon Quest nous revient après avoir subi une gros lifting et nous offre des graphisme sacrément boostés par l’Unreal Engine 4. Ce moteur a déjà été utilisé plusieurs fois par Square Enix, entre autres sur Octopath Traveler et pour le futur Kingdom Heart III. Au menu cel-shading stylisé et détail photoréaliste. Le jeu est très beau, au point d’en émouvoir plus d’un. Les mondes sont vastes, les couleurs vives, les textures détaillées et les lumières bien gérées. Visuellement, Dragon Quest X ne pêche que par la rigidité de son héros plutôt fade, toujours stoïque (muet de surcroît), et par la sensation de vide que donneront certains décors.
Les créatures sont quant à elles très bien modélisées et au top de leur(s) forme(s), vous retrouverez avec plaisir les bestioles déjà rencontrées dans les autres épisodes et se baladant en taille réel dans les mondes (sauf en mer). Le bestiaire du jeu est très riche et constitue un des points fort de Dragon Quest.
Une bande originale sur-mesure
Côté son, l’orchestre symphonique métropolitain de Tokyo est de retour avec de nouveau une bande son signée par le – controversé – compositeur et chef d’orchestre Kōichi Sugiyama. Comme à chaque fois, ce partenariat traditionnel a débouché sur un résultat des plus mélodieux, qui souffre cependant d’une certaine répétitivité. Au vu du nombre d’heures que vous passerez à arpenter Elréa, vous aurez vite fait le tour des différents titres du jeu.
Un scénario réussi
Dragon Quest XI propose un scénario de quête héroique comme on les aime. Votre histoire commence par une sombre nuit, dans un château pris d’assaut. Une femme tente de fuir ses agresseurs avec son bébé dans ses bras. Aux abois, elle est contrainte de vous abandonner pour vous sauver des griffes des monstres. Tel Moïse, vous vous retrouvez dérivant dans votre landeau charié par les eaux. Un vieux pêcheur vous recueille et vous élève.
Rien, à part une marque sur votre poing, ne laisse deviner qui vous êtes. Cette marque, c’est celle de l’éclairé. Vous êtes la réincarnation de l’élu, destiné à sauver le monde. Arrivé à l’âge adulte, vous quittez votre village prêt à réaliser votre destinée. Vous montez sur votre destrier et vous rendez à la rencontre du roi, prêt à retrouver les orbes et à accomplir votre destin. Tout avait plutôt bien commencé… mais rien ne se passera comme prévu.
Un monde vaste mais pas ouvert
Vous serez bluffé(e)s par l’étendu des paysages de Dragon Quest XI, cependant vous serez souvent contraints dans vos déplacements par des sentiers ou des zones inatteignables. De même, vous aurez la possibilité de vous déplacer à l’aide de montures, pas seulement des chevaux mais aussi des créatures variées. Elles auront toutes des zones de déplacement bien limitées. Heureusement, la vitesse de course du héros permettra d’aller d’un point A à un point B assez rapidement, même à pieds.
Une sensation de liberté à brider
L’étendue du monde d’Éltréa vous donnera l’impression de pouvoir aller n’importe où comme bon vous semble. Attention cependant : malgré le grand nombre de quêtes annexes, la progression reste assez linéaire, il faudra procéder dans l’ordre. Si vous vous aventurez trop en avance dans un lieu inexploré, vous en reviendrez sans orbe et… vous serez obligé(e)s d’y retourner au moment opportun.
Un jeu très complet avec un gameplay particulier
Un système de combat qui ne plaira pas à tout le monde
Surtout aux néophytes ! Le système de combat de Dragon Quest XI repose sur des scénarios de combats automatiques, « les tactiques ». Vous ne pouvez pas sélectionner individuellement vous-même les attaques ou les sorts de vos combattants, vous devrez à la place choisir la tactique qu’emploiera votre unité et laisser les intelligences artificielles s’affronter. Les tactiques suivront la règle choisie et dicteront à vos guerrier la marche à suivre : soins avant tout, agir avec sagesse, sans pitié, pas de PM, mélange etc. Vous pourrez aussi choisir qui rejoindra l’affrontement et remplacer un personnage en fin de course.
Il existe une alternative manuelle : demander à vos personnages de suivre les ordres. C’est au passage à ce mode de jeu que l’on comprend la valeur ajouté d’un système automatique : les menus d’attaques de sorts et de techniques deviennent très dense au fur et à mesure que vos personnages augmentent de niveau. Dès lors que choisir ?
En mode facile, il est tout à fait possible de gagner plusieurs combats sans modifier ses techniques et donc de jouer en automatique. Vous pouvez donc très bien lancer le combat et aller vous faire un thé. Aussi, si vous craignez d’être frustré(e)s, ou de vous ennuyer, il faudra choisir de jouer au niveau de difficulté le plus élevé afin d’être obligé de jongler entre les tactiques pour vous en sortir et de rester impliqué dans l’affrontement. C’est d’ailleurs ce que nous recommandons si vous voulez pleinement profiter de la finesse des I.A. du jeu et goûter à la difficulté. Si le mode automatique vous sort par les yeux, il faudra accepter de jouer avec les longs menus du mode manuel, et aussi, dans une certaine mesure, de passer à côté de certaines animations de combat sympa si vous vous cantonnez à n’utiliser que les attaques les plus puissantes.
Des super attaques dignes de Dragon Ball
Enchaîner les attaques permet à vos personnages d’entrer dans une sorte de transe : l’état hypertonique. Dans ces phases vos attaques seront plus puissantes et vos aptitudes décuplées. Si plusieurs personnages entrent en état hypertonique en même temps, ils pourront faire des combos dévastateurs.
Un système de forge très sympathique
Avis aux crafteurs, vous pourrez forger vos propres équipements. À l’aide des items que vous aurez trouvés ou gagnés, vous pourrez créer des armes, des accessoires, des armures et bien d’autres choses. Vous pourrez aussi améliorer vos armes existantes. installez-vous devant votre forge et mesurez vos coups de martaux que vous pourrez ou non agrémentés d’effet pour façonner tout ce dont vous aurez besoin.
Le casino est de retour !!!
Ouuuuii. Machines à sous et poker seront de la partie. Le taux de réussite aux jeux est cependant assez élevé, ce qui vous permettra de rafler les lots en jeu. Attention, le compteur d’heures de jeu va s’emballer.
Beaucoup de quêtes annexes
Comme dans chaque jeu, il y aura pléthore de quêtes annexes qui vous pousseront à arpenter les terres d’Elréa en large et en travers pour aider les NPC en détresse. Toutefois, il faudra parfois faire preuve de patience avant de pouvoir terminer une mission car la progression des mini-quêtes n’est pas du tout linéaire.
Un jeu multi-plateforme qui n’a pas fini de faire parler de lui
Dragon Quest XI est aussi disponible sur Nintendo 3DS et Steam. Une version Nintendo Switch est attendue bientôt.
Bilan
Dragon Quest XI – Les Combattants de la destinée est un très beau JRPG avec suffisamment de contenu pour vous maintenir en haleine pendant longtemps. Le scénario est à la hauteur de la licence et plusieurs fins sont à débloquer, il y a donc plus d’une centaine d’heures de jeu à la clé pour les plus téméraires. Il convient cependant d’y jouer en mode difficile, afin de pouvoir apprécier le système de combat automatique, sans quoi vous jouerez en touriste et vous ennuierez vite. Pour les plus traditionnels, il faudra choisir le mode manuel.
Sources :
- Environ 75 heures de jeu
- Site officiel de Dragon Quest
- Page Wikipédia du jeu