Les Jeux olympiques une arène ou se déroule parfois d’autres enjeux que les valeurs sportives.
Dans les années 30, Jesse Owens, jeune afro-américain issu du milieu populaire, se prépare à concourir aux Jeux d’été de 1936 à Berlin.
Stupeur et interrogation à la suite de la séance, cette fresque politique sur fond de drame n’a pas laissé le public inerte. Les Jeux Olympiques sont un événement fédérateur, mais ils ont aussi servi de terrain de propagande.
Les Jeux Olympiques de Rio ne sont pas épargnés par le scandale. On se souvient il y a un an de l’administration brésilienne rasant ces favelas. Aujourd’hui plane des soupçons de corruption sur les constructions des équipements sportifs.
Certains médias ont qualifié le film de biopic, mais c’est bien de politique qu’il est question. Toutes les organisations, parties prenantes des Jeux Olympiques dépeintes dans ce long-métrage, voulaient imposer leurs idéaux. L’Allemagne nazie du chancelier Hitler n’a de cesse de vouloir utiliser cette célébration des valeurs sportives pour promouvoir son idéologie allant jusqu’à corrompre les officiels américains.
Le camp étasunien n’a pas fait bonne figure en jouant un double rôle. S’offusquant en premier lieu de la doctrine allemande tout en acceptant les lois ségrégationnistes de l’époque pour finir par céder au chantage de l’impitoyable homme de main d’Hitler, Joseph Goebbels.
Les scènes les plus prenantes sont aussi les plus cruelles, nous renvoyant au fait que ces événements se sont véritablement déroulés. Cet instant ou Jesse Owens après une victoire pendant les jeux est convié à saluer Hitler. Il traverse un salon rempli de soldat allemand le dévisageant. Ou encore pour célébrer son triomphe après les jeux, une fête lui est organisée. Une cérémonie qui lui rappellera malgré tout sa place d’homme noir dans la société américaine.
Un contexte souligné légèrement de temps à autre et qui n’arrive jamais à prendre sa place durant le film. Un point important qui n’a pas été exploité au détriment d’un déroulement linéaire laissant peu de place au jeu des acteurs. La performance sportive en filigrane aura servi à donner une forme à une œuvre qui s’apparente à une satire de l’époque qui à peine à s’engager.
La projection prenait de la consistance quand elle nous rappelait, et cela, « pour ne pas l’oublier » que ces athlètes qui étaient avant tout des hommes avec des convictions ont voulu faire bouger les lignes à leur échelle et c’est en ce sens que cela est une victoire.