L’affaire est surprenante, car l’homme a survécu à un vol de deux heures entre la Guadeloupe et Cayenne, caché dans le train d’atterrissage d’un avion Air France le 13 avril 2019. L’histoire interpelle sur les mesures de sécurité de l’aéroport Pôle Caraïbe et les limites du corps humain.
Le sans-abri s’est introduit dans le train d’atterrissage de l’avion juste avant son décollage. Il ne présente pas de séquelles à l’issue de ce trajet effectué dans des conditions extrêmes. Son périple est digne de l’ascension des plus hauts sommets montagneux. Le vol pour l’aéroport Félix Eboué de Cayenne est de 1 610 km. Souffrant selon les premiers avis de troubles psychologiques, l’individu a été pris en charge et placé dans un établissement spécialisé de Cayenne.
Une traversée périlleuse
L’homme a souffert du froid et du manque d’oxygène à 9000 mètres d’altitude. Une enquête menée par la Brigade de gendarmerie du transport aérien (BGTA) est en cours afin de connaître comment l’intrus a pu pénétrer dans l’enceinte aérienne malgré les dispositifs de sécurité.
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Une température proche -50 °C
L’autre question qui se pose est de déterminer comment cet homme a survécu. En effet, dans le train d’atterrissage d’un avion, la température peut atteindre quasiment les -50 °C. D’après les experts, la température peut cependant remonter vers -20 °C dans certaines conditions. Mais il demeure le problème du manque d’oxygène dans une zone de l’appareil qui n’est pas pressurisée. Une des possibilités serait que la température de son corps se soit abaissée sous 30 ° C. De plus, l’homme n’a pas été interpellé portant un équipement lui permettant une telle excursion.
Une méthode courante
Les traversées à bord du train d’atterrissage d’un avion ne sont pas aussi rares qu’on l’imagine. L’aviation américaine faisait état, selon la BBC, de 96 tentatives entre 1947 et 2012 ayant entraîné la mort de 73 personnes. Mais ces chiffres sont probablement à revoir à la hausse aujourd’hui, les clandestins échappant parfois à la vigilance des contrôles ou n’arrivant jamais à destination. [1]
Sources
1.Lepoint.fr