Les sargasses menacent la santé des Guadeloupéens

En raison des échouages massifs et des risques sanitaires, l’Agence Régional de Santé de Guadeloupe informe la population des mesures de surveillance et les préconisations pour limiter l’impact de l’algue sargasse.  

À ce jour, une cinquantaine de sites, particulièrement touchés par des échouages importants d’algues, font l’objet, par les agents de l’agence de santé, d’une surveillance régulière. Les mesures sont hebdomadaires, voire quotidiennes, pour le sulfure d’hydrogène (H2S) et l’ammoniac (NH3), gaz provenant de la décomposition des sargasses.

Le phénomène sous surveillance

Le protocole de mesure est strict et normé. Les relevés sont réalisés à partir d’un appareil portatif sur une durée de 15 minutes à 5 mètres des échouages. La valeur retenue est la plus élevée. En fonction de la nature des signalements et des mesures observées, des relevés sont aussi pratiqués sur 8h ou 24h. Des mesures dans les écoles ou dans les maisons proches des échouages sont également réalisées afin d’évaluer la dispersion des gaz au-delà de 5 mètres.

Surveillance de l’air

Une station de mesure permet, de plus, de réaliser des relevés en continu de l’H2S. Cette station a récemment été placée à Capesterre de Marie-Galante, compte tenu des échouages massifs survenus dans cette commune. La maintenance et le suivi de ces relevés continus sont réalisés par l’association agréée de surveillance de la qualité de l’air Gwad’air.

La surveillance sanitaire est assurée par les médecins sentinelles qui signalent les cas pouvant être liés à l’émanation de gaz. Cette surveillance est étendue à l’ensemble des médecins des communes les plus touchées. L’éducation nationale et les communes font aussi remonter à l’ARS les signalements en provenance du terrain.

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Perspectives et recommandations

Pour appuyer l’ARS, un réseau de surveillance en continu d’H2S et de NH3 dans l’air ambiant, sera bientôt installé. Ce réseau va concerner 24 sites prioritaires en fonction de l’importance de sa population permanente et des échouages d’algues fréquents.

L’ARS recommande que l’enlèvement des algues soit immédiat et régulier, car en l’absence de fermentation, aucune émanation de gaz n’est constatée. En cas de dépassement des valeurs recommandées par le haut conseil de santé publique, le préfet et les maires reçoivent l’information pour la mise en œuvre des actions appropriées de soustraction des personnes à ces expositions.

Les échouages une menace réel pour les personnes vulnérables

Il est recommandé, par précaution, à toute personne vulnérable (femmes enceintes, nourrissons et enfants de moins de 5 ans, personnes de plus de 65 ans, sujets asthmatiques, personnes souffrants de pathologies cardiovasculaires, insuffisants cardiaques ou respiratoires), sensible ou simplement gênée de s’éloigner des zones fortement impactées, même en l’absence de dépassement des seuils acceptables.

Une situation difficile à Marie-Galante

Une fois encore, Marie-Galante est durement touchée avec des échouages impressionnants à Capesterre et dans une moindre mesure à Grand-Bourg. Des communes commencent à perdre des habitants à cause des échouages. En effet, des habitants ayant la possibilité de quitter leur domicile se dirigent vers les villes voisines ou la Guadeloupe.