Je ne les avais jamais vus en concert. Depuis ma plus tendre enfance, je les entendais à la radio et les voyais à la télévision. Quand on m’a proposé d’aller en concert au Zénith de Paris, je me suis dit « Allons-y ». Je n’ai pas été déçue. Ce 28 mai l’ambiance était excellente, Kassav a su transmettre ses émotions. En prime, ils ont fait un super hommage à Patrick Saint-Eloi. Linda, 31 ans, interviewée après le concert. 

Fondé par Pierre-Edouard Décimus membre à l’époque du groupe les Vickings. Le souhait était de moderniser la musique antillaise de l’époque. Les débuts sont expérimentaux, la base musicale vient du gwoka. L’essence du groupe naît d’une démarche purement artistique.

En 1979, parait le premier album de Kassav « Love and ka Dance ». Jusqu’en 1984 la formation évolue changeant aléatoirement de nom comme par exemple « Soukwé ko’w ». Kassav révolutionne l’époque en accélérant la professionnalisation du genre tout en enregistrant de nombreux disques. Les concerts vont s’enchainer et les projets solo des membres également.

Kassav développe et fidélise son public suscitant un énorme engouement. Les antillais disséminés dans le monde se retrouve dans leur musique. Tout ne fut pas si facile à leur début. Leur musique étant qualifiée « d’ethnique » une manière à l’époque de stigmatiser et d’empêcher une exposition au niveau national.

Kassav fonctionnait à cette période avec un album du groupe sur l’année et plusieurs albums en solo. Leurs plus gros tubes sont issus de leurs projets personnels. En 1984 le groupe va mettre un pied dans l’international avec le titre « Zouk la sé sel médicament nou ni » de Jacob Desvarieux. Le genre musical était né, le Zouk. Ce terme qualifiait au départ un bal ou une surprise partie.

Depuis 1985, Kassav sillonne l’Afrique remplissant des stades. En décembre 1986 Jocelyne Béroard enregistre son premier album solo c’est un véritable succès qui fait d’elle le premier disque d’or féminin aux Antilles. A cette période, les grandes maisons de disque ne peuvent plus les ignorer et les courtisent ardemment.

Encore aujourd’hui après plus de 30 de carrière, le groupe continue de sillonner la planète : les Etats-Unis, la Caraïbe, l’Europe sont au programme de leur tournée triomphale d’adieu. Merci à ces ambassadeurs de la musique caraibéenne qui ont fait résonner notre culture dans le monde.