En ce dernier jour du mois de mai, Guadeloupe Actu revient sur les évènements qui ont célébré la mémoire des aïeux. Quels ont été les différents temps forts de la journée de Commémoration des 170 ans de l’Abolition de l’Esclavage ?
Pour les Guadeloupéens de toutes origines, le 27 mai commémore les hommes et les femmes qui sont nos ancêtres et qui ont fondé notre communauté actuelle, et dont les balbutiements étaient un système « esclavagiste créé pour produire des richesses ».
Cette journée de célébration est aussi celle du souvenir que nous offrons à nos aïeux en célébrant leur labeur et « leur force vitale qui, à travers leurs efforts, leurs souffrances, leurs résistances et leurs luttes au cœur d’une société esclavagiste qu’ils ont dû affronter »(1) corps et âme.
Animations au Mémorial ACTe
Le mémorial proposait plusieurs animations réunissant des associations culturelles.
Audiovisuel
En ouverture et au cours de l’après-midi, le CinéMACTe proposait le long métrage « Citoyens bois d’ébène », écrit et réalisé par Franck Salin et « 1802, l’épopée guadeloupéenne », de Christian Lara, en présence de celui-ci.
Danse et ka à la Place de la Commémoration
L’association « Dimension », héritiers des danses traditionnelles, célébrait l’ère de la liberté par leur chorégraphie « Nou Sé Nonm » au travers de leurs danseuses et tambouyés.
- Ka-La Lib’ An Karaib-La
Etait une expérience à l’appel du tambour avec Ennide Vangout ; un rendez-vous tout public, qui invitait à rentrer dans la danse conduit par un chorégraphe.
- L’AKADÉMIDUKA
L’académie de Jacqueline Cachemire Tholé proposait une superbe prestation.
Publiée par Yala La sur dimanche 27 mai 2018
- Kout Tanbou
La Place de la commémoration était habitée par des tambouyés venus de plusieurs mouvements culturels, rassemblés pour faire monter une seule voix lors du 170ème anniversaire de l’abolition en Guadeloupe.
Relire notre article sur Lucile la voix d’une esclave qui demande justice
Festival Eritaj de Petit-Canal
Tout au long de la journée du 27 mai, le public a pu assister à des conférences débat en plein air, des ateliers d’initiations au ka, aux danses traditionnelles, aux contes dédiés aux enfants, à un happening et un concert éblouissant de clôture en début de soirée.
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Conférence débat en plein air
De 10h à 12h se tenait la grande conférence débat du festival « Eritaj mémoires vivantes » dont le titre est le suivant: « Ce que résister veut dire aujourd’hui? »
La conférence était l’occasion de porter une réflexion globale et actuelle sur la thématique qu’a choisie le festival. La réflexion était portée par quatre intervenants choisis pour leurs engagements professionnels et leurs parcours de vie : Lucie Carmel Paul-Austin, biochimiste (Haiti), Audrey Célestine, politiste, (Martinique), Mona Hédreville, cardiologue (Guadeloupe), et Frédéric Régent, historien (Guadeloupe).
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Happening
L’association « Culture & Savoirs » représentait un débarquement d’esclaves avec la troupe d’Ovide Carindo.
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Concert final
Après une semaine de résidence, les artistes sélectionnés mêlaient leurs univers pour proposer un concert live en première partie et totalement inédit sous la direction artistique de Fred Deshayes. La « scène finale » présentait des artistes d’envergures telles que Krys ou la Jamaïcaine Etana.
« Tomorrow will be better »Etana, en live sur la scène du #FestivalÉritaj.
Publiée par Éritaj, Festival des Mémoires Vivantes sur dimanche 27 mai 2018
Relire notre article sur Festival Eritaj, une 4ème édition sous le signe de la « Rezistans »
Marche du 23 mai une date qui ouvre la voie
Le 23 mai 1998, il y a 20 ans, le Comité Marche 1998 (CM98) a marché pour honorer la mémoire de nos aïeux, victimes de l’esclavage dans les colonies françaises d’Amérique et de l’Océan indien. Cette marche a permis à la République de reconnaître la traite et l’esclavage comme un crime contre l’Humanité, de servir de socle aux actions qui ont instauré le 10 mai, Journée Nationale de commémoration de l’abolition de l’esclavage et de faire du 23 mai la Journée Nationale en hommage aux victimes de l’esclavage.
Quels sont les objectifs de cette marche ?
- Honorer avec « éclat la mémoire des femmes et des hommes qui vécurent en esclavage et dont les premiers furent libres le 23 mai 1848, il y a 170 ans».
- Pour que soit édifié dans le « Jardin des Tuileries le Mémorial des Noms attribués aux 200 000 esclaves devenus libres après le décret d’abolition de l’esclavage du 27 avril 1848».
- Aider la République à « repenser ses dispositifs de lutte contre le racisme décomplexé qui conduit le pays à une fracture raciale mortifère».
- Proclamer que « le racisme commencera à disparaître réellement lorsqu’un Français ne sera plus défini comme uniquement descendant de Gaulois, blanc, chrétien et exclusivement Européen».
- Pour que les « filles et nos fils car nous n’avons pas le droit de leur léguer un pays où prospère un racisme décomplexé ».
- Et dans le but de « voir pleinement reconnus notre place, notre rôle dans notre pays et notre apport à un avenir pétri de liberté, d’égalité et de fraternité».
N’oublions pas que « les premiers à avoir résisté à l’esclavage sont les esclaves eux-mêmes ». Nous leur devons la liberté qui est la nôtre aujourd’hui » (2), la journée de commémoration de l’abolition de l’esclavage est aussi une journée de reconnaissance à l’égard de nos ancêtres.
1/2. discours prononcé par Sylvie Gustave Dit-Duflo, Vice-Présidente du Conseil régional de la Guadeloupe, le Dimanche 27 mai 2018, au Fort Delgrès à Basse-Terre
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