La lumière bleue, cette ennemie qui vous veut du bien… Le traditionnel journal papier s’est fait détrôner il y a de cela bien longtemps. En 2018, les écrans sont partout, nous sommes littéralement encerclés, d’ailleurs si vous lisez cet article vous le faites (pour la majorité d’entre vous) sur un mobile. Cependant ces derniers font partie de la longue liste des périphériques et matériels sources d’émission de lumière bleue et il apparaît que bien qu’elle soit nécessaire à notre métabolisme, certaines composantes de la lumière peuvent altérer notre acuité visuelle.
Les écrans sont omniprésents dans notre vie, à tel point que l’on passe en moyenne 5 à 8 heures par jour devant nos smartphones, ordinateurs et tablettes… Nous voilà donc surexposés à cette lumière bleue, et cela dès le plus jeune âge (en France 64 % des enfants de moins de 12 ans et plus possèdent des smartphones, des tablettes ou encore des ordinateurs). Cela n’est pas sans conséquences pour nos yeux et c’est encore plus flagrant chez les enfants en dessous de 14 ans, dont le cristallin ne filtre pas aussi bien que celui d’un adulte et pour qui cette lumière bleue s’avère encore plus nocive.
Qu’est-ce que la « lumière bleue » ?
On retrouve de la lumière bleue partout, y compris dans la lumière naturelle. Mais lorsque l’on parle de lumière bleue dangereuse, il s’agit de certaines longueurs d’ondes dans les bleus-violets, plus énergétiques que les autres (comprises entre 415 et 455 nanomètres), qui pénètrent l’œil en profondeur et viennent frapper la rétine sur sa partie centrale, appelée la macula. Or, c’est justement cette petite zone qui traite en grande partie les informations que reçoit votre œil! Se protéger de la lumière bleu-violet est donc impératif, car même si elle est partiellement filtrée par le cristallin (qui constitue une barrière naturelle), une surexposition sur le long terme, peut provoquer des troubles oculaires, tels que la kératite ou la cataracte. En effet la lumière « bleu-violet » est considérée comme un facteur de risque dans l’apparition de la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge).
Des effets bénéfiques pour notre corps
Dans les variantes du spectre de la lumière bleue, il y a le bleu turquoise (vers 490 nanomètres) qui se trouve être très bénéfique pour lutter contre l’insomnie et la dépression hivernale. Elle régule également la production de mélatonine (hormone du sommeil) pérennisant ainsi nos rythmes circadiens (l’alternance veille/sommeil) et notre humeur. À l’état naturel, la lumière bleue est donc bénéfique pour la santé.
Autrement dit, la lumière bleue qui atteint notre rétine contribue aussi à garantir notre bien-être psychologique. La lumière UV est également impliquée dans la production de vitamines, ce qui signifie que la stimulation lumineuse agit de manière importante sur notre métabolisme, c’est pourquoi la luminothérapie est utilisée avec succès pour traiter la dépression hivernale et l’insomnie. Notre corps a donc besoin de lumière bleue.
En revanche, la lumière bleue artificielle provenant des écrans comme ceux des ordinateurs, smartphones, consoles de jeux, téléviseurs, et des éclairages de type LED, est toxique. C’est pour cela que les spécialistes conseillent d’acheter des éclairages de type “blanc chaud”.
Les dangers d’une surexposition
Ces longueurs d’onde bleu-violet du spectre sont beaucoup plus dangereuses que les ultraviolets et représentent un vrai danger pour nos yeux.
La lumière bleue artificielle est 15 fois plus nocive pour la rétine que les autres couleurs du spectre lumineux.
Quand nos yeux perçoivent de la lumière, notre cerveau libère des hormones d’éveil. Au contraire, dans la pénombre, les hormones de sommeil sont libérées pour nous assurer l’endormissement. Par conséquent, lorsque vous vous exposez à cette lumière bleue artificielle en consultant vos écrans avant d’aller vous coucher, vous retardez votre endormissement, ce qui génère des troubles du sommeil et de la fatigue.
Parmi les effets constatés, des études menées à ce sujet démontrent que la lumière bleu-violet était à l’origine :
- De retards d’endormissement d’environ 1h30, (soit un cycle de sommeil !)
- De fatigues oculaires
- De cas de somnolence au travail ou à l’école
- De manque de concentration
- D’un vieillissement prématuré de la rétine et du cristallin
Les plus vulnérables sont :
- Les enfants dont le cristallin laisse passer environ 80% des rayons lumineux.
- Les personnes exposées aux écrans ou en contact de lumières artificielles
- Les personnes atteintes d’une pathologie rétinienne
Les tablettes, smartphones et d’autres écrans numériques ne changent pas seulement le spectre de la lumière auquel nous sommes exposés, ils modifient également notre comportement visuel. Nous passons de plus en plus de temps le nez collé à nos écrans et nous ne consacrons pas assez de temps à regarder au loin. Nos yeux n’ont alors guère l’occasion de se reposer et nous perdons petit à petit notre capacité d’accommodation rapide à distances variables. Si on ajoute à cela le fait que nous clignons moins des yeux lorsque nous regardons fixement ces écrans numériques, l’humidification de notre cornée par le liquide lacrymal devient moins fréquente et on se retrouve au bout du compte avec des yeux fatigués. Dans le pire des cas, on observe même une altération de l’acuité visuelle.
Il n’existe pas à ce jour de rapport démontrant sans ambiguïtés les ravages causé par cette lumière, cependant on observe que la population française vieillissante est de plus en plus sujette à la dégénérescence rétinienne, qui peut être en partie liées à ces lumières bleues. Bien que l’alimentation, l’environnement et d’autres paramètres puissent également impacter la vue.
Quelques recommandations
Il existe des filtres anti-lumière bleue pour les écrans ainsi que des lunettes capables de filtrer partiellement la lumière bleue nocive. Vous pouvez en parler avec votre opticien. Il vous proposera des verres conçus pour la protection, la prévention et le confort devant les écrans.
Concernant les téléviseurs, seuls certains types d’écrans posent problème pour les yeux tels que les téléviseurs LED qui produisent un spectre lumineux composé de plus de lumière bleue que la lumière naturelle. Les écrans LCD éclairés par des diodes sont moins problématiques car la lumière qui traverse la dalle de cristaux liquides, n’est pas directement transmise aux yeux. À l’inverse, dans le cas des écrans OLED ou AMOLED, chaque diode est à la surface de l’écran, et notre œil reçoit donc plus de lumière. Il est donc préférable de limiter le temps d’exposition, de regarder vos écrans à une distance raisonnable et de penser à vous forcer à cligner des yeux plus souvent.