Au mois de décembre 2017, Ernestine RONAI, du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes a remis à la ministre des Outre-mer, Annick Girardin, le rapport du Conseil Economique Sociale et Environnemental (CESE) intitulé « Combattre les violences faites aux femmes dans les Outre-mer ».
Faisant suite à l’étude sur Combattre les violences faites aux femmes, des plus visibles aux plus insidieuses en 2014, le présent avis porte sur la lutte contre les violences faites aux femmes dans les Outre-mer.
Les observations
L’avis du CESE rappelle le caractère universel du phénomène des violences faites aux femmes, leurs différentes formes et leurs conséquences. Soulignant les principaux traits de la diversité historique, culturelle et institutionnelle des territoires ultramarins, il fournit les données essentielles permettant, en l’état des connaissances, de mesurer dans les Outre-mer l’ampleur de la prévalence des violences sexistes et sexuelles contre les femmes. Il explore les facteurs explicatifs ou aggravants et repère les freins et leviers pour une évolution positive telle que voulue par les acteur.trices. des territoires : traits particuliers des stéréotypes sexistes et sexuels, représentations sociales des rapports de domination entre les femmes et les hommes, précarité sociale, insularité et éloignement, difficultés de la prise en charge des victimes, en particulier liées à l’insuffisance des structures d’accueil et d’hébergement ainsi que de la formation des professionnel.le.s. Enfin, il rend compte des initiatives locales et des évolutions récentes qui attestent d’une mobilisation accrue dans les territoires ultramarins.
Les conclusions de l’enquête
Les formes de violences faites aux femmes sont multiples. Toutes les études prouvent cependant qu’elles s’exercent majoritairement au sein de l’espace familial. C’est pourquoi les rapporteur.e.s se sont concentré.e.s sur l’étude des violences conjugales, qui sont les plus nombreuses. Aux termes de cet avis, le CESE a constaté qu’il n’y avait pas de fatalité aux violences faites aux femmes dans les Outre-mer. D’indéniables leviers sont à l’œuvre dans ces territoires et illustrent une prise de conscience sur la nécessité à la fois de faire évoluer les mentalités et de mettre en place les dispositifs et les formations indispensables pour progresser. Enfin, face à l’urgence et à l’ampleur des besoins pour lutter contre les violences envers les femmes et organiser réellement l’égalité dans la société, les politiques en faveur des droits des femmes doivent recevoir des financements publics adéquats.
40 préconisations articulées autour de six axes
- améliorer la connaissance ;
- renforcer la coordination et la coopération des acteur.trice.s ;
- conforter la formation des professionnel.le.s ;
- promouvoir la prévention et la sensibilisation ;
- consolider les parcours de sortie des violences et augmenter les moyens mobilisés.