Le samedi 18 août 2018, des mobilisations ont été menées conjointement à Paris et à Fort-de-France pour dénoncer ce qui a été qualifié de « génocide au chlordécone » subi par la population martiniquaise et guadeloupéenne.
À Paris, l’initiative a été coorganisée par la Ligue de Défense Noire Africaine (LDNA) et le Réveil K. En Martinique, le collectif « Zéro chlordécone Zéro poison » ainsi que plusieurs militants se sont mobilisés.
Mobilisation devant le ministère de la Santé
À Paris, la LDNA et les partisans à la cause étaient rassemblés en face du ministère de 14h à 20h. Il y a eu un flux constant de personnes toutes générations confondues à venir au rassemblement et à y participer, et cela jusqu’à la fin.
« Ces mobilisations étaient plus que nécessaires au vu de l’ampleur de la catastrophe et de l’urgence sanitaire dans laquelle sont ces deux îles de la Caraïbe. » La population antillaise est frappée de plein fouet par ce drame jugé « colossal » en raison de l’empoisonnement des sols et des eaux par la production bananière. L’empoisonnement des sols a duré plus de 20 ans avec ce pesticide extrêmement toxique et dangereux, « qui est un produit interdit aux USA, dans l’Union européenne y compris en France de façon spécifique. » Mais l’État a autorisé son utilisation au moyen de plusieurs dérogations préfectorales, pour permettre aux planteurs de poursuivre leur production.
Une utilisation au détriment de la population ?
« Ces empoisonnements ont été faits sciemment en pleine connaissance de cause, car la dangerosité du chlordécone était connue depuis les années 70. Aujourd’hui, la Martinique et la Guadeloupe ont des taux de cancers explosifs, les gens meurent à petit feu, beaucoup de famille sont constamment endeuillées par ces morts par cancers, les futures générations sont elles aussi en danger et naissent avec des séquelles graves. La population de la Guadeloupe est contaminée à près de 95% et celle de la Martinique à 92%. » Jusqu’à aujourd’hui, aucune mesure n’a été entamée par le gouvernement.
Les revendications
C’est l’un des messages qui a été clamé haut et fort par les mobilisations de samedi
qui se sont inscrites dans la continuité des actions menées par de nombreux militants
guadeloupéens et martiniquais depuis plusieurs années et qui ont encore du mal à se
faire entendre par les autorités concernées.
« Il est actuellement de notre devoir conscient et solidaire de contribuer à faire
avancer les choses, car l’urgence sanitaire est réelle c’est une hécatombe, c’est un vrai génocide qui est en cours. Nous exigeons que les pouvoirs publics assument leurs responsabilités, tout doit être mis en œuvre pour que les terres soient dépolluées dans les plus brefs délais, les tests de dépistage du taux de chlordécone dans le sang des
Martiniquais et des Guadeloupéens doivent être pris en charge par l’État français qui
a contribué à ce drame à grande échelle, de même que doivent être prises en charge les
analyses pour les sols des particuliers. »
Sur le plan juridique
Les organisateurs de la manifestation ont informé que la suite de leur mobilisation
continuera, notamment par le plan juridique.
« Nous invitons largement tous les Martiniquais, tous les Guadeloupéens qu’ils soient
dans la Caraïbe ou en diaspora à se joindre à l’action de plainte en cours à l’encontre
de tous les responsables qui sont clairement connus. […] Plus il y aura de plaintes
et plus ce moyen de pression aura de l’impact. Pour cela les militants engagés sur cette
lutte en Martinique ont travaillé et rédigé un exemplaire de plaint pour la population
martiniquaise, ils poursuivent actuellement leur travail pour élargir la plainte […]
au reste de la population française ».
Une pétition du Collectif Zéro Chlordécone Objectif Zéro Poison est à consulter ici.
Mail: c.c.e.a.e.martiniquais@gmail.com
Mobile : 696 554 297/ 696 977 271
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Tribunal de grande instance de Fort-de-France
Palais de Justice
35 bd du Gal de Gaulle BP 633
97200 Fort-de-France
Sources : LDNA, Réveil K
Photo, vidéo : PMStudio
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