Alain André artisan et gardien des Kaz kréyol

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Dans le domaine de la préservation du patrimoine, il existe une variété importante de métiers en France. Alain André est un des acteurs locaux dans le secteur. Autodidacte, il voue une passion débordante dans la création de Kaz créole miniature.

Âgé de 62 ans, cet artiste a démarré par la photographie. Ainsi, il a pu nourrir son sens de l’observation et de la précision. Aujourd’hui, Alain photographie et recrée les kaz. Il souhaite « valoriser  et sensibiliser à la conservation du patrimoine architectural caribéen. » Tout a débuté de manière instinctive quand un jour, il repère des boites de conserve et du bois. « Je ne réfléchissais pas, ça venait comme ça. »

L’objectif d’Alain

«Le message que je souhaite faire passer, c’est d’avoir un regard plus bienveillant sur nos habitations. Les débuts des habitations, c’étaient des gens qui allaient en forêt chercher du bois, ils avaient des connaissances techniques pour réaliser leurs kaz. Pendant les cyclones, certaines sont parties, mais d’autres sont restées. C’est notre patrimoine. On n’a pas de châteaux, mais on a des kaz, dans chaque commune.

D’ailleurs, je n’aime pas l’image que les gens ont. Comme si c’est honteux d’être dans une kaz créole. Une fois, je faisais une intervention dans une école, et j’ai demandé aux enfants “Qui vit dans une kaz créole?” peu ont levé la main, très timidement, le regard fuyard comme si c’était LA HONTE, que c’est mieux d’être ailleurs. Je pense l’inverse.» [1]

La Kaz kréyol

L’architecture guadeloupéenne est intimement liée à l’histoire de l’archipel.  Il reste peu de cases créoles en Guadeloupe. Beaucoup ont été détruites par le cyclone Hugo en 1989. La case remonte à l’époque des premiers colons. Pour se loger, ils inventent de petites maisons à l’ossature de bois, et au toit à deux pentes.

Une architecture insulaire

Certaines cases en bois sont construites sur des « pilotis », des murets, ou de grosses pierres qui isolent la maison du sol et la protègent de l’humidité. La façade est renforcée par des tôles. Une « véranda », ou avancée couverte, protège la façade des intempéries. Les fenêtres sont remplacées  par des jalousies en bois qui tamisent la lumière et laissent passer  l’air frais. Les portes sont fermées par des volets. La case (de 6 mètres sur 3 en règle générale) est composée deux pièces qui pourront évoluer au fil du temps, selon les moyens financiers et les besoins de la famille.

Les cases peintes sont relativement récentes. Seules celles des pêcheurs étaient peintes. Ils utilisaient un éventuel surplus de peinture destinée à peindre leurs barques. On remarquera également que sur l’avant de la case, il n’y a pas de fenêtres, mais deux portes. Selon les possibilités de chacun, la case d’origine est améliorée au fil du temps. [2]

Un patrimoine en danger

Quand on parcourt les communes de l’archipel, il arrive que l’on rencontre aux abords des routes des Kaz à l’abandon. Elles témoignent de par leur état d’un patrimoine qui s’efface peu à peu. Alain est de ceux qui ont décidé de faire prendre conscience du péril qui guette une part importante de l’identité guadeloupéenne qui a abrité nos aïeux.

Le travail d’Alain André est essentiel pour la préservation de notre histoire, mais également pour sa redécouverte.  « Quand j’expose, les gens me demandent rarement ma technique. Il regarde mes pièces la tête pleine de souvenirs “Ah oui tu te rappelles c’est comme chez mamie.”

Sources :
1.Caribeart  
2.horizon-guadeloupe.com
3.Façades art