Fin de notre mini-série consacrée à la préparation de ce sandwich qui a évolué et s’est métamorphosé comme son nom.
De l’appellation à la bouche
Une autre version en rapport avec l’appellation du pain subsiste. Le nom donné par les Indiens Shawnees à ce qui allait devenir le « Bokit » était le « Jonikin ». Les Européens déformèrent alors ce nom, pour l’appeler : Journey cake.
Au fil des échanges entre colonies des Caraïbes, tout au long du XVIIIe siècle, ce pain est devenu « Djoncake » à la Dominique et à la Barbade. Les îles francophones l’interprétèrent en « Djonkit » ou « Dannkit ».
Le produit évoluant en forme et en contenu vers un sandwich, il prit le nom définitif de « Bokit » en Guadeloupe, pour en devenir une spécialité typique de notre île, que l’on peut déguster à toutes heure et partout.
Comment est-on passé de Journey cake à Bokit ?
Le Journey cake est devenu Bokit par déformation linguistique tout simplement. En voyageant toujours plus vers le sud, les Européens apportèrent avec eux la recette du Journey cake. Ainsi en passant à la Louisiane, état du sud des Etats-Unis qui ouvre vers la mer Caraïbes, le « Journey cake » devient le « Johnny cake ».
En arrivant à Hispaniola, actuel Haïti et République Dominicaine, il devient le « Donnkit », nom créolisé de Johnny cake. « Donnkit » est d’ailleurs le nom encore utilisé en Haïti pour nommer ce pain. À la Guadeloupe « Bokit » à la Barbade et en Dominique « Djoncake ».
Néanmoins, il subsiste une différence dans la recette du Bokit qui le rend unique. Ainsi, le Bokit typiquement guadeloupéen s’est développé vers la moitié du 19e siècle.
Les Martiniquais ont su concevoir par l’analyse des autres architectures maritimes la Yole Ronde devenant ainsi une embarcation et un symbole qui leur est propre. Il en fut de même pour cette création culinaire bercée d’histoires et de phénomènes sociologiques et linguistiques. Des ingrédients passionnants qui ont donné lieu à une création unique dans la caraïbe.