Depuis la fin de la récolte sucrière le 9 juillet 2016 les planteurs haussent le ton en raison des  problèmes de richesse saccharine et des cannes restées sur pied.

Les premiers troubles avaient eu lieu le 20 juin 2016 entre les syndicats et les usiniers dans le but de fixer la fin de la campagne. Aujourd’hui, les planteurs sont exaspérés. Les promesses d’indemnisation en fonction de leur perte n’ont pas été suffisamment prises en compte. Un bras de fer s’annonce, car les exploitants ne semblent pas être entendus.

29 juillet, réunion du syndicat des planteurs

La récolte a été jugée par les acteurs du secteur comme étant catastrophique.  Les bénéfices ont été maigres et les factures des planteurs continuent de s’amonceler. Leur situation devient dès lors critique. Comme a pu l’expliquer Maxette Grisoni-Pirbakas, présidente de l’intersyndicale FDSEA-UPG. Une question importante est ressortie de cet entretien, la filière sucrière est-elle en train de s’essouffler ?

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9 septembre, réunion avec l’Iguacanne

L’Iguacanne (Interprofession guadeloupéenne pour la canne à sucre) s’était déjà réuni pour étudier l’aide qui devait être versée aux planteurs avant cette réunion, il restait un important point de blocage, concernant les indemnisations des cannes restées sur pied, soit 34 000 tonnes au total, Marie-Galante comprise. L’aide envisagée tourne autour de 23 € par tonne. La rencontre avait pour but de déterminer qui allait payer l’indemnisation.

Certains syndicats comme l’UPG (L’Union des Producteurs Agricoles de la Guadeloupe) refusaient que cette compensation soit prélevée sur le reliquat de l’enveloppe annuelle versée par l’État « l’aide à la garantie de prix » (AGP), mais demandent aux usiniers d’indemniser les planteurs, et notamment à Gardel, qui n’a pas garanti une capacité de broyage suffisante suite à un problème technique.

Toutes les propositions de l’Iguacanne n’ont pas été acceptées en ce sens les parties concernées devait se retrouver le lundi 12 septembre à la Direction de l’alimentation de l’agriculture et de la Forêt pour de nouvelles négociations.

Il s’avère aujourd’hui que l’indemnisation n’est pas suffisante pour combler leur perte.

19 septembre, nouvelle rencontre des agriculteurs

Section Chapelle à Anse-Bertrand, un groupe d’agriculteurs s’est rassemblé avec à leur tête, la responsable de la FDSEA (Fédération Départementale des Syndicats d’Exploitations Agricoles) locale, Mme Pirbakas. Les planteurs de canne affichent haut et fort leur ras-le-bol.

Il y a encore quelques jours un espoir d’amélioration subsistait. Lors de la rencontre du Comité de liaison, il avait été décidé que l’on ferait jouer l’enveloppe AGP qui compenserait leurs pertes.

Ils ont appris qu’il n’en serait rien et que les conditions d’indemnisation avaient été revues à la baisse. Ils passeront de 23 euros la tonne de canne à 7 euros, ce qui représente un manque à gagner de 80 %. Un véritable coup de massue plaçant un peu plus la profession dans la précarité.

Ils se disent dès lors mobilisés pour se faire entendre et près à lutter malgré leur difficulté financière pour recevoir une indemnisation conséquente. Un face-à-face aux allures de David contre Goliath.