Lexique du carnaval : les jours gras, les élections

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Photo : Team DWP Studios

Le carnaval touche à sa fin et notre lexique également. Tout au long du carnaval, nous avons publié notre glossaire afin de vous aiguiller et vous enrichir. Ce guide en quatre parties vous aura permis d’identifier les groupes, la musique et toutes les spécificités liées à l’évènement.

Les jours gras, les élections

En théorie, les jours gras sont le point culminant du carnaval. Ils débutent le samedi, se développent les dimanches, lundi et mardi gras, pour se conclure avec le mercredi des cendres, annonçant la fin du carnaval et l’entrée en carême. Moments de parades, de vidés et de grands défilés, ils témoignent de la vitalité et de la diversité du carnaval. Ils sont généralement accompagnés d’élections de roi et de reine du carnaval. S’y est associé le carnaval des écoles et le carnaval des enfants.

Avec la démultiplication des manifestations et des fédérations carnavalesques, la question s’est posée de l’organisation unitaire des jours gras. A ce jour, les fédérations se sont mises d’accord pour concevoir des manifestations unitaires à cette occasion, avec un défilé à Pointe-à-Pitre le dimanche gras et un défilé à Basse-Terre le mardi gras. De même, la question de l’organisation d’un unique concours de reine et de roi du carnaval reste en suspens.

Le carnaval et les différentes communautés

Dans la tradition carnavalesque, différentes communautés ont participé à la création et à la diversification du carnaval. Les travailleurs saisonniers de l’industrie sucrière ont ainsi contribué au développement des « Mas ». Dans les années 1960, on observe une participation symbolique des Indiens dans les parades et sur les camions. Cette participation disparaîtra sous cette forme avec le développement des associations indiennes qui entreprennent de développer les éléments d’une culture indo guadeloupéenne. La communauté haïtienne prendra sa part dans le carnaval dès les années 1970 avec, entre autres, le groupe LOBODIA.

Aujourd’hui, la situation a largement évolué avec une participation d’au moins trois groupes haïtiens entraînant le développement d’une musique particulière sonnant comme le Raras (« le Raras est un phénomène culturel qui vise à créer de la distraction principalement dans les milieux ruraux. Il s’ouvre le mercredi des cendres pour se refermer le lundi ou le mardi qui suit la pâque ») et des vaccines (instrument inspiré de la flûte en bois). Plus récemment, on peut noter une participation organisée de la communauté de République dominicaine. De même, la communauté bretonne prend toute sa place dans les manifestations carnavalesque, tout comme ceux qui s’inspirent de certaines traditions brésiliennes. Le carnaval devient ainsi un moment d’affirmation culturelle et identitaire, en même temps qu’un moment de partage.