D’une longueur d’environ 600 km, le littoral guadeloupéen est soumis à des dynamiques physiques qui l’endommagent.
À ces mécanismes naturels, se surimposent des facteurs anthropiques (qualifie toute forme provoquée directement ou indirectement par l’action de l’homme, ndlr) dont les conséquences sont magnifiées lors du passage d’événements météo-marins extrêmes (cyclones). Des plages ont reculé de 4 à 7m lors de passage d’ouragans.
Un fléau qui n’est pas récent
Les conditions cycloniques génèrent des conditions de surcote dont la conséquence principale est l’érosion et la déstabilisation des rivages. Une étude réalisée par le BRGM en 1995 basée sur la comparaison de cartes (au 1/25 000 de 1985 et au 1/20 000 de 1951-1956) et sur un recensement des aménagements et des études réalisées sur le littoral conclut à un recul général des côtes guadeloupéennes, les principales zones de recul étant localisées le long des côtes sableuses exposées à la houle chronique d’Est et quelques fois sur plus d’une cinquantaine de mètres, les processus d’engraissement (élévation ou avancée d’une plage, d’un cordon littoral, ndlr) dominant dans les régions du Grand Cul-de-Sac Marin.
L’activité humaine mise en cause
Ces phénomènes naturels semblent toutefois accentués par les activités anthropiques. Le piétinement répété des populations, les prélèvements sableux, le comblement des zones humides, la dégradation des herbiers de phanérogames marines, les défrichements, la pression excessive du pâturage, l’aménagement des cours d’eau qui modifie l’apport sédimentaire des rivières, la dégradation des récifs coralliens, des Beach rock (véritable brise lame naturel, ndlr) sont autant d’éléments qui peuvent accroître la dégradation de la frange côtière et plus généralement l’érosion du trait de côte.
Un phénomène qui s’amplifie
Ces conditions risquent de s’aggraver du fait des modifications climatiques (élévation des températures de la planète, augmentation de la fréquence et de l’intensité des tempêtes). La création d’ouvrages sur le littoral entraîne un fractionnement de la côte en compartiments indépendants. La mise en place d’ouvrages de protection a permis localement de ralentir l’érosion, mais pourrait avoir des effets négatifs à long terme sur l’évolution du littoral (développement de zones d’érosion, impacts paysagers). L’érosion marine sur le littoral de Saint-François détruit progressivement le cimetière d’époque coloniale sur la plage des Raisins clairs ou encore celle du Bourg de Sainte-Anne.
Malgré l’impact de l’érosion sur le littoral, des solutions existent comme : les formations coralliennes, la mangrove, la végétation du littorale, le bon état des herbiers de phanérogames marines ou encore les Beach-rocks.
Source : Direction départementale de l’équipement de la Guadeloupe Photos : Plage de Bois Jolan