« Le lexique du carnaval » est un guide en quatre parties qui vous permettra d’identifier les groupes, la musique et toutes les spécificités liées à l’évènement. Tout au long du carnaval nous publierons notre glossaire afin de vous aiguiller et vous enrichir.

Musique Saint-Jean (« Mizik Senjan ») 

Formule utilisée pour caractériser les « Gwoup a po » qui prétendent jouer une musique qui trouve son origine dans la musique d’un groupe de Pointe-à-Pitre appelé « Mas a Senjan » du nom d’un de ses dirigeants de l’époque, Victor Emmanuel Bernadin Germain dit Saint-Jean.

A l’origine, ce groupe utilisait des tambours d’aisselles de fabrication artisanale avec de la récupération de boites de conserves de différentes tailles, des peaux de cabri sur les deux faces du fût et des lanières de bois tendre pour construire les cercles maintenant les peaux. La musique développée était essentiellement polymétrique, chaque musicien jouant dans l’intervalle de son voisin. Avec l’apparition du groupe AKIYO cette musique a profondément évolué avec l’ajout de tambours basse et de tambours contrebasse. Aujourd’hui on note de nouveau des évolutions notables. La première évolution concerne le remplacement progressif des tambours en tôle par des tambours en bois, ainsi que le développement de tambours solistes. La sonorité des groupes évolue donc largement.

Les tournures musicales sont également très différentes, la polymétrie étant largement remplacée par des jeux en section. De plus, on assiste au développement des breaks, principalement lancés par les contrebasses en lieu et place des tambours chants. Sous couvert de tradition, nous sommes en réalité en présence d’un véritable processus de création qui enrichit ce type de musique.

Pour relire la première partie du lexique : « les différents types de groupes »

Musique Gwo Siwo 

La musique « Gwo Siwo » trouve sa source dans une des formes de carnaval populaire qui s’exprimait à travers des « Mas Gwo Siwo », s’enduisant de sirop de batterie pour défiler dans les rues, utilisant des tambours d’aisselles avec cette particularité que ceux-ci sont presque totalement des tambours gwo ka, portés à mi taille et joués avec les doigts. On y rencontrait généralement des danseurs qui s’exprimaient sur deux bambous placés sur les épaules de deux ou trois participants.

Ces groupes défilaient avec une rythmique sensiblement différente de celle des groupes dits « a po » et privilégiaient des déplacements à petits pas. Cette formule a perduré sur la Basse-Terre (Basse-Terre, Capesterre Belle-Eau) et a connu de nouveaux développements sur Pointe-à-Pitre. Le groupe Voukoum de Basse-Terre s’est inspiré de cette musique pour construire son identité musicale.

 

Source : carnaval de Guadeloupe