Près de 70 % des melons produits en Guadeloupe sont vendus à l’export, expédiés par avion, essentiellement entre avril et mai. La forte réduction du trafic aérien imposée par la pandémie de COVID-19 met en péril la filière gérée par la structure Caraïbes Melonniers.

La crise sanitaire liée au virus COVID-19 a un impact économique très lourd sur la filière melon aux Antilles et risque d’entraîner sa faillite.

Une filière structurée

Le melon produit en Guadeloupe est cultivé sur une surface totale de 166 hectares, dans le nord de la Grande-Terre. La filière emploie 160 saisonniers, auxquels s’ajoutent 15 emplois permanents sur place et 50 en métropole pour l’équipe d’export.

Des vols aériens supplémentaires

Depuis le 23 mars 2020, le trafic aérien entre les Antilles et le marché national est très fortement réduit. Seule Air France continue à assurer des rotations, limitées à deux vols hebdomadaires et avec des tarifs revus à la hausse.

Caraïbes Melonniers et son exportateur Boyer SAS ont pu affréter des vols complémentaires, proposés par la compagnie TUi, mais ce fret entraîne des frais supplémentaires importants. Sollicitée, la Région a accepté de soutenir l’organisation en prenant en charge le surcoût de l’affrètement des quatre vols, soit 354850 euros.

Les quatre vols permettaient de transporter un total de 134 tonnes de melons, et de compenser en partie le manque à gagner. Il s’agit aussi de répondre à la demande des distributeurs, et préserver le marché national, face à la concurrence des importations du Maroc ou d’Espagne.

Selon son volume prévisionnel, Caraïbes Melonniers doit produire cette année 3250 tonnes de melons en Guadeloupe, dont 2250 tonnes pour l’export, soit près de 70 %. La période d’exportation s’étale de la fin janvier jusqu’au mois de mai, avec un pic entre avril et début mai, autour de la période de Pâques.

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Des melons aux familles défavorisés

Pour autant, la situation économique de Caraïbes Melonniers demeure très délicate. Le groupement n’aura exporté que 326 des 690 tonnes prévues, soit 47 % seulement sur la haute saison (6 au 26 avril).

En complément de cette opération, une distribution locale est mise en place à travers un partenariat Région/Caraïbes Melonniers et l’Iguaflor. 1500 cartons de melons seront distribués en faveur des familles dans le besoin.

Après une année 2019 très mauvaise, 2020 s’annonçait comme un très bon cru, avec des fruits d’excellente qualité.

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