Divisé par deux, en 2017, le nombre de décrocheurs, tel est le défi que se sont lancées les autorités. En Guadeloupe, l’expérience du Micro-Lycée est mise en œuvre aux Abymes, résidence « Les Cannelières », à proximité du lycée de Providence qui accueillent les 30 lycéens et l’équipe pédagogique.

Ce ne sont pas moins de 120 à 150 000 jeunes qui, chaque année sur le sol français quittent le système de formation initiale sans avoir obtenu une qualification équivalente au baccalauréat ou un diplôme à finalité professionnelle (certificat d’aptitude professionnelle ou brevet d’études professionnelles).

Bien plus qu’une solution de secours

Ce dispositif innovant répond à la double démarche des structures de la deuxième chance et des structures scolaires expérimentales. Il constitue une des solutions appropriées pour les élèves décrocheurs, en mesure de reprendre des études, après quelques semaines ou quelques années d’interruption de scolarité.

Un dispositif en place depuis 17 ans

Depuis les années 2000, les structures de type « micro-lycées » se sont développées sur le territoire (Hexagone) pour permettre à des jeunes totalement déscolarisés de revenir à l’école de la seconde à la terminale afin d’y préparer un baccalauréat.

Les micro-lycées accueillent des jeunes motivés jusqu’à l’âge de 25 ans, ayant décroché d’un lycée depuis au moins 6 mois et sans place dans un établissement scolaire classique.

Depuis 2010, l’objectif national est de créer une structure par académie, exemple privilégié de la politique de retour à l’école.

Comment fonctionne le Micro-lycée ?

« Pour lutter contre ce risque, les enseignants du Micro-lycée ne considèrent pas le jeune accueilli juste comme un élève, mais comme un individu ayant des savoirs qu’il nous faut enrichir et une vie sociale qu’on ne peut ignorer  tellement celle-ci peut être compliquée. Nous prenons le temps d’écouter chaque parole, mais aussi d’entendre les non-dits.

Ainsi, le cadre proposé au Micro-lycée de Guadeloupe par l’équipe éducative et pédagogique tente de privilégier les facteurs de protection : un encadrement alliant bienveillance et rigueur, la valorisation du travail et des efforts fournis, les encouragements, le soutien émotif ou administratif offert aux jeunes qui traversent des périodes difficiles.

Pour faire face aux difficultés rencontrées par les jeunes, chaque membre de l’équipe agit et réagit selon ses sensibilités. Et nous faisons aussi régulièrement appel à nos partenaires : psychologue, travailleurs sociaux, collectivités, mais aussi les parents et les professionnels.

Tous ensembles, nous leur apprenons la résilience et les incitants à se focaliser sur leur projet professionnel, leur projet de vie ».

Sabrina ROGER, Coordonnatrice du Micro-lycée de Guadeloupe 
entretien réalisé pour le Rectorat de Guadeloupe
Source : Aliasoutremer