La Guadeloupe éprouve bien des péripéties dans sa distribution de l’eau. Arrêt sur image des épisodes marquants.
2015, une plainte déposée
L’Union Régionale des Consommateurs et l’association SOS environnement ont déposé conjointement une plainte contre les acteurs publics et privés chargés de la distribution de l’eau en Guadeloupe. Ils dénoncent une mauvaise gestion et des détournements de fonds.
L’association SOS environnement et l’URC ont décidé d’entamer une action en justice contre les gestionnaires de l’eau. La raison, de nouvelles coupures tournantes qui allaient être mises en place pour pallier à la pénurie souvent observée en période de sécheresse.
La plainte visait aussi la vétusté des installations. En effet, 60 % de la ressource prélevée est perdue dans le processus d’acheminement jusqu’aux robinets, et cela, depuis les années 90. Lors d’une conférence de presse, l’association SOS environnement et l’URC affirmait que notre département avait 15 ans de retard par rapport à l’hexagone sur le renouvellement du réseau. Sommes-nous dans un département français ? Effectivement, il est temps de parler d’égalité réelle.
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Les accusations concernaient également des suspicions de détournement de l’argent versé par les consommateurs. Harry Durimel représentant à l’époque de l’URC et SOS environnement devant la justice, expliquait que « sur nos factures il y a des prélèvements qui sont opérés pour entretenir les réseaux, or cela fait 60 ans qu’on n’a pas remplacé les canalisations. Nous sommes révoltés de voir qu’on va demander aux usagers de payer à nouveau pour réparer les réseaux », l’avocat ajoutait que « l’argent versé initialement a été détourné de sa destination et cela constituait un abus de confiance, car il a servi à autre chose, notamment des assemblées générales à Marrakech (Maroc). Par ailleurs, nous entendons nos édiles dire qu’ils vont payer plusieurs millions pour changer les canalisations. Nous ne voulons pas que l’argent public aille compenser les déficits du Siaeag ».
Deux plaintes, ont été déposées contre les acteurs publics et privés de la gestion de l’eau le 27 janvier 2015, une auprès du procureur de la république et une autre au tribunal administratif pour les motifs suivants :
– Négligence à procéder à la réfection des canalisations ou réseau d’eau potable.
– Le gaspillage des deniers publics. – Le détournement de l’argent des consommateurs guadeloupéens.
Les citoyens s’adressent au Siaeag
Par l’intermédiaire de la page Facebook de l’organisme, les citoyens expriment leur mécontentement.
« Au Moyen-Age, le service d’eau ne devait pas être plus mauvais que ce que vous proposez. Allez étudier ce que les Romains faisaient, où réétudier vos cours pour diriger une entreprise si sensible qu’est la distribution d’eau. Si vous n’êtes pas capable de gérer les interventions et l’évolution du système de distribution d’eau, D-E-M-I-S-S-I-O-N-E-Z» !
« Il y en a marre des coupures d’eau en permanence sans avertissement et on ne sait même pas pourquoi un coup, c’est des grèves une autre fois, c’est des travaux, mais quand pourriez-vous être sérieux et comprendre qu’on est au vingt et unième siècle que l’eau au robinet est un service public et nécessaire ».
« Voilà 20 ans que je vis dans le secteur de Douville Sainte-Anne, et il manque d’eau un jour parce que la pression est trop faible ou parce que le réseau est trop vétuste pour assurer l’alimentation de tous les abonnés. Et on continue comme si de rien n’était à payer des factures pour un service qu’on n’a pas ! Ça prendra des années pour tout moderniser et mettre aux normes. Et où est passé l’argent qui aurait dû servir à refaire le réseau » ?
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Les réactions comme celles-ci sont en grand nombre. À noter que le Siaeag n’apporte pas de réponse à ses usagés qui tirent la sonnette d’alarme. La page de l’organisme semble à s’y méprendre à un défouloir parfaitement toléré.
Affiches de mauvais goût
La Générale des Eaux a lancé récemment une large campagne d’affichage pour inciter les usagers à payer leurs factures. Elle a été simplement intitulée « je paye ma facture ». Les Guadeloupéens souhaitent payer mais pour un service rendu.
C’est dans ce contexte de difficile qu’une campagne d’affiches publicitaires en 4 par 3 crée la stupeur. On demande aux Guadeloupéens de payer leurs factures afin par exemple, de conserver l’emploi local.
L’impact négatif de cette campagne a conduit à un détournement qui résume parfaitement notre situation. Encore combien d’épisodes avant la fin de cette comédie burlesque ?
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