Docteur en sciences agronomiques, biotechnologies agro-alimentaires, Suzie Zozio s’engage depuis plus de 4 ans dans une perspective de valorisation de la pomme surette et de vulgarisation de la science au travers de son magazine « Krisalyde ». Portrait d’une femme soucieuse du développement de son île.
Interrogée par nos confrères de France-Antilles, elle explique comment son attention s’est portée sur ce fruit. Selon Suzie Zozio, la pomme surette possède des propriétés fonctionnelles et nutritionnelles très élevées tout comme « la cerise pays » et une formidable qualité d’adaptation sur tous les sols de la Guadeloupe, même en bord de mer. Pour la chercheuse, il constitue un héritage ancestral. Elle aurait identifié ce qu’elle qualifie de « vestiges de plantations » dans les villes de Baillif et de Vieux-Habitants des arbres plantés à distance régulière, présumant bien d’une domestication dans des temps plus anciens.
Développement économique
Mme Zozio fait état de l’aspect économique dans la suite de son entretien : « si on applique une bonne diversification à la pomme surette, on peut faire des cosmétiques, de la farine, du miel, des liqueurs, du vinaigre », et bien d’autres produits tout en accompagnant les agriculteurs à planter le surretier. Autre aspect fondamental, l’arbre peut pousser sur « des sols chlordéconés ». En effet, la molécule du pesticide est beaucoup trop lourde pour monter jusqu’au fruit. « À cause de cette pollution et de la maladie des citrus, il y a un vide sanitaire pour ne pas y planter ».
Chercheuse et mère de famille
Lors de l’interview, un autre point crucial fut abordé : l’harmonisation de la vie de famille et son travail de recherche. La scientifique affirme qu’ « il n’y a pas d’organisation possible, puisque rien n’est prévisible. Surtout, quand on a un enfant en bas âge. On fait avec ». Quand elle rédigeait sa thèse sur le sujet, elle explique que « le moindre petit moment qu’on peut consacrer à la thèse, on le prend. Le plus difficile pour moi a été la rédaction. Habituée des laboratoires, je pouvais y rester des heures, ne pas rentrer des fois. Devoir s’asseoir devant l’ordinateur afin de rédiger ont été des moments compliqués pour moi. Heureusement qu’il y a eu, dans un premier temps, ma famille, ma mère et mon père, qui m’ont soutenue de manière inconditionnelle ». Et bien sûr mon mari, qui s’est occupé de leur fils, quand elle ne le pouvait pas. Et c’était souvent le cas lors de l’aboutissement de son projet. De par ces interventions dans les médias, elle espère pouvoir inciter la population à planter la pomme surette et à surtout ne pas le couper.
Intervention de Suzie ZOZIO sur le hors-série « POURQUOI ON GROSSIT ? » au JT de 13h de Guadeloupe 1ère le 20/05/17.
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