Cette affaire a éclaté à l’occasion du premier jour de la parade carnavalesque dans les rues de Fort-de-France le dimanche 11 février 2018. Lors d’une interview accordée à la chaîne de télévision Martinique première par un membre de l’association « S’pri é Tradisyon » décrivant le char et son objectif lors de l’évènement.

Le char a été conçu dans le but de représenter un bateau négrier qui avait pour seule ambition de récupérer des esclaves sur son passage. Le membre de l’association muni d’un casque colonial est interrogé par un journaliste qui semble lors de l’interview amusé par la situation. Au micro de l’animateur, l’homme évoquait la période de l’esclavage comme étant une partie de l’histoire qu’il était possible et amusant de tourner en dérision. Est-ce un retour ou une allusion des plus subtils au film de Patrice Eboué « Case départ » ?

Retour à la « kaz Bwajack »

Communiqué de la Mairie de Fort-de-France

La Ville de Fort-de-France condamne fermement la mise en scène ainsi que l’interview donnée à l’antenne de Martinique 1ère par un représentant d’un char de l’association « Spri e Tradisyon » dénommé  « NÉGRIER BWAJACK » qui a circulé dans les rues de Fort-de-France ce dimanche 11 février 2018 à l’occasion du premier jour de la parade carnavalesque.

Si les autorisations délivrées par les services municipaux ont reconnu la conformité technique du véhicule et la validité du thème de la valorisation de la mémoire initialement indiqué, la Ville de Fort-de-France dénonce la mise en scène proposée, ainsi que le parti pris assumé de « rire de ce qui s’est passé » ou de « prendre les choses avec humour ».

Ces actes constituent des injures à la mémoire du peuple martiniquais et à son histoire douloureuse. Si la Ville de Fort-de-France, revendique la dérision et l’impertinence de son carnaval, elle refuse cependant catégoriquement que la traite et l’esclavage, reconnus de surcroît en tant que crime contre l’humanité, soient requalifiés de « petit moment d’humour » et prononce l’interdiction immédiate de ce char en lui retirant son autorisation administrative de prendre part au défilé. L’association, informée de cette interdiction, pourrait faire l’objet de poursuites en cas de non-respect de cette décision.

Le président de l’association S’pri é Tradisyon  s’exprime

Interviewé par nos confères de Martinique 1 ère, le responsable indique qu’il regrette que l’affaire ait pris de telles proportions. Selon lui, la personne qui s’est exprimée était un vacancier extérieur à l’association.