Nous sommes confrontés à une menace biologique qui révèle à chaque découverte sa haute dangerosité.

 

Dans une lettre publiée par le journal spécialisé The Lancet Infectious Diseases, Guillaume Martin-Blondel (Inserm-CNRS/Centre hospitalier de Toulouse) et ses collègues confirment la persistance du virus dans le sperme.

L’épidémie de virus Zika actuelle est un défi majeur pour les communautés médicales et scientifiques pour au moins deux raisons : la situation clinique sévère associée à une infection par le virus Zika (complications neurologiques et les résultats indésirables sur le fœtus) et la transmission virale sexuelle inattendue des hommes aux femmes. Ces découvertes récentes ont changé le paradigme des interactions avec le malade et modifier l’épidémiologie standard et les modèles cliniques.

Données encore insuffisantes

Des fortes charges infectieuses virales Zika ont été détectés dans le sperme, mais les données sur la persistance virale après infection « symptomatique » sont rares, et même inexistantes, la question clé restant : combien de temps le sperme contient le virus infectieux Zika? Tant que cette question est sans réponse, l’adaptation des mesures préventives telles que l’utilisation des préservatifs et l’abstinence du don de sperme sera entravée.

La découverte du cas d’un homme de 32 ans de retour de Guyane, a été l’élément déclencheur. Lors de son admission, le patient avait une fièvre modérée, éruption maculo – papuleuse, myalgies, arthralgies et a été diagnostiqué pour l’infection par le virus Zika.  Le patient était séronégatif pour le VIH, a eu un statut immunologique normal, et récupéré en quelques jours.  Le virus Zika a été détecté sur chaque échantillon de sperme et était toujours positif après 141 jours.

Persistance dans le sperme

Outre le cas présent, ils ont étudié cinq autres hommes symptomatiques de la présence du virus Zika dans le sperme. Le zika a été détecté encore 69 jours et 115 jours après l’apparition des symptômes chez les deux patients, mais pas détectée au jour 20 dans les trois autres personnes. Ces données suggèrent que la durée de présence varie, probablement en fonction des caractéristiques virales et de l’hôte, mais une longue durée pourrait être fréquente chez les adultes qui ont connu une infection symptomatique.

La persistance virale dans le sperme est une préoccupation majeure et pourrait être liée à un tropisme viral (désigne la façon dont un virus peut infecter de manière préférentielle un type particulier de cellules)pour les cellules sexuelles mâles.  L’analyse a également démontré que les antigènes ( molécules reconnues comme étrangères à un organisme)du virus sont présents à l’intérieur des spermatozoïdes.

D’autres études sont nécessaires pour découvrir les modes d’infection par le spermatozoïde et la durée du risque de transmission sexuelle. Les réponses à ces questions permettront aux autorités de santé publique de recommander des pratiques universelles de sécurité nécessaires de toute urgence.

Le Zika est sans aucun doute un virus capable de porter atteinte à notre avenir.

Source : Institue Lancet