Rentrée scolaire, entretien avec une mère aguerrie : 2eme partie

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Guadeloupe Actualités part à la rencontre d’une mère de famille en pleine préparation de la rentrée scolaire, suite et fin de notre entretien.

Livia est un agent de recouvrement et maman de deux enfants. L’ainé est en CM2 et le dernier en grande section de maternelle. Comment cette mère guadeloupéenne gère et appréhende cette période ?

Guadeloupe Actualités : avez-vous fait du repérage au préalable?

Je suis inscrite à la newsletter de certains établissements et reçois les messages bons plans. En fin d’année scolaire certains font des soldes, et j’en profite pour commencer mes achats.

GA : entre votre activité professionnelle et l’organisation que demande la gestion des enfants comment pensez-vous faire ?

C’est une grosse organisation pour moi qui suis une mère de famille monoparentale. Le premier jour de la rentrée, je prévois une autorisation d’absence au travail.

Sur l’année, je ferai appel au service d’un CLSH qui se chargera de les garder le matin jusqu’à 8h puis de les accompagner à l’école. Moi je commence le travail à 7h30, non négociable.

En de fin journée, c’est moi qui vais les récupérer. En rentrant le soir, je supervise les devoirs de mon aîné qu’il a commencé à la périscolaire du soir.

GA : quel rôle le papa joue dans les préparatifs ?

Je dirai que je me fixe une organisation et fais en sorte de planifier mes dépenses en ne comptant que sur mon salaire pour éviter les mauvaises surprises.

Tout réside dans l’organisation et s’y maintenir

 

GA : l’établissement dans lequel sont inscrits vos enfants est-il correcte?

Oui, les principes, la rigueur, le respect et la discipline fondent cet établissement. Encore plus, car située dans une zone sensible des Abymes, le quartier de Lacroix.

GA : que pensez-vous de l’alimentation servie dans les écoles ?

L’établissement dispose sur place de son propre service de restauration. Il veille à servir une alimentation équilibrée aux enfants, voire locale. Je suis assez satisfaite. Les écoles publiques aussi, mettent des actions sur l’aspect nutritionnel des plats servis.

GA : vous avez une organisation spécifique pour les repas ?

Oui, un bon petit-déjeuner équilibré pour commencer, en évitant trop d’apport en sucre : des œufs, du lait végétal, du pain toasté avec du fromage, du jambon, de la tomate et des fruits par exemple. Le repas du midi est pris à la cantine. Le soir, nous mangeons léger en fonction de l’appétit de chacun.

GA : qu’est-ce qui vous faciliterait les choses ?

Une révision des plafonds pour l’attribution des aides. Plus de temps le matin (rire). Oui, il faut préparer les enfants, ils n’ont pas le même rythme, il faut de la patience tout en veillant à rester dans le timing, tout réside dans l’organisation et s’y maintenir.

Il est vrai que le programme scolaire français ne tient pas compte de notre histoire régionale, ni de la langue créole parlée et écrite.

GA : trouvez-vous tout de ce dont vous avez besoin dans l’île ? Ou alors commandez-vous sur internet ?

J’ai quasiment pas recours aux commandes sur internet. Je m’organise suffisamment tôt pour avoir le choix. Mais, il m’est arrivé de faire venir un livre de la Martinique car en fin d’édition.

GA : allez-vous inscrire vos enfants dans des activités ludiques, sportives ou créatives ?

Oui ! Au CLSH ce sont des activités ludiques qui les occupent. Et à l’école, durant l’inter-classe pour 10 à 15 € de plus par mois, ils choisissent des activités comme le roller, la guitare, l’art plastique ou encore le Ka, la langue créole aussi.

Ces options me plaisent car mes enfants sont pris en charge. Le temps me marquerait s’il fallait les accompagner dans un club sportif ou chez un professionnel agréé. Et puis, il leurs faut s’épanouir dans d’autres domaines.

GA : ce qui est enseigné aux enfants correspond-il à ce qu’un jeune guadeloupéen doit savoir pour se construire et prenez-vous le temps de voir l’ensemble du programme scolaire ?

Oui, je prends le temps. Certes, la base éducative est là, mais il est vrai que le programme scolaire français ne tient pas compte de notre histoire régionale, ni de la langue créole parlée et écrite.

Cependant, je tire mon chapeau à l’équipe pédagogique de l’établissement scolaire des enfants qui aménage un programme parallèle pour palier à ce manque. Et qui organise des manifestations à chaque temps fort de l’année en revenant sur les dates de commémoration et sur nos traditions, le mois du créole, Noël, le jour de l’an, le carnaval et l’abolition de l’esclavage.

GA : quelle question auriez-vous aimé qu’on vous pose sur ce sujet ?

Je n’en vois pas d’autres.

GA : une dernière chose à dire ?

Bonne continuation à vous.

Merci à cette mère courageuse qui a pris le temps et le soin de répondre à nos questions. Fos é Kouwaj à tous les parents pour cette année qui s’annonce bien remplie comme les précédentes.